Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a prévenu lundi qu'Israël «ne tolérerait pas» que l'Iran transforme le Liban en un «site géant pour missiles», peu avant son départ pour Moscou.

Les dirigeants israéliens ne cessent de dénoncer l'expansion iranienne dans la région et en Syrie, et l'alliance entre l'Iran et le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah. M. Nétanyahou accuse l'Iran de construire en Syrie et au Liban, deux voisins d'Israël, des sites pour la production de missiles à guidage de précision.

M. Nétanyahou a indiqué juste avant son départ pour Moscou qu'il discuterait avec le président Vladimir Poutine «des efforts incessants déployés par l'Iran pour établir une présence militaire en Syrie, à laquelle nous nous opposons fermement et contre laquelle nous agissons», selon des propos rapportés par ses services.

«Nous discuterons aussi des efforts menés par l'Iran pour transformer le Liban en un site géant pour missiles, un site pour des missiles de précision dirigés contre l'État d'Israël, ce que nous ne tolérerons pas», a-t-il ajouté.

Il évoquera avec M. Poutine la poursuite de la coordination entre forces armées israéliennes et russes en Syrie. Cette coopération a été mise en place après l'intervention de la Russie en Syrie en septembre 2015 pour soutenir le régime, et vise à éviter les accrochages entre les forces des deux pays.

Israël se tient à l'écart du théâtre syrien, mais a mené des dizaines de frappes ponctuelles contre des positions du régime ou des convois d'armes à destination du Hezbollah, en fonction de ce qu'il présente comme ses intérêts.

Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre depuis des dizaines d'années.

Le porte-parole de l'armée israélienne, le général Ronen Manelis, a également accusé l'Iran de ne plus se contenter de transférer des armes, de l'argent ou des conseils au Liban, mais d'avoir ouvert une «nouvelle succursale, la succursale Liban», et de transformer le pays du Cèdre en «vaste projet missilier étranger».

Le texte du général Manelis a été publié dimanche dans des réseaux sociaux libanais, selon ses services. Le général Manelis accuse le Hezbollah de chercher à faire du Liban un «protectorat iranien».

L'armée israélienne est «prête à tous les scénarios» et «nos lignes rouges sont claires», a-t-il dit, laissant entendre qu'une opération israélienne dans le sud du Liban, où «une maison sur trois ou quatre» est une position ou un dépôt d'armes du Hezbollah, serait destructrice.