Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi d'en finir avec les «nids de terroristes» dans les régions du nord de la Syrie contrôlées par des groupes kurdes considérés comme «terroristes» par Ankara.

«Demain, le jour suivant, d'ici peu de temps, nous nous débarrasserons un par un des nids des terroristes en Syrie, à commencer par Minbej et Afrine», a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant les députés de son parti à Ankara.

Minbej et Afrine sont deux régions contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées par la Turquie comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux.

La Turquie a vigoureusement réagi à l'annonce dimanche par les États-Unis de la création d'une «force frontalière», composée en partie par les YPG, pour «empêcher la résurgence des jihadistes» du groupe État islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

M. Erdogan, craignant que ces groupes ne s'implantent durablement aux portes de la Turquie, a menacé lundi de «tuer dans l'oeuf cette armée terroriste», qui devrait être composée de 30 000 combattants selon les États-Unis.

M. Erdogan a également assuré que l'armée turque était «prête» à lancer une opération «à tout moment» contre les milices kurdes à Afrine et Minbej.

Interrogé par des journalistes mardi sur une éventuelle collaboration de l'armée turque avec les rebelles syriens pour une telle opération, M. Erdogan a répondu par l'affirmative, sans donner plus de détails.

Il a également appelé mardi l'OTAN, dont sont membres Ankara et Washington, à prendre position sur cette question.

«Vous êtes tenus à prendre position pour l'un de vos partenaires en cas d'agression à la frontière. Mais à ce jour, quelle attitude avez-vous adoptée?», s'est-il agacé, affirmant que le chef de l'état-major turc Hulusi Akar aborderait ce sujet mardi avec les alliés de la Turquie au cours d'une réunion de l'OTAN à Bruxelles.

Selon l'agence étatique Anadolu, un entretien bilatéral aura lieu entre M. Akar et son homologue américain Joseph Dunford à Bruxelles, pour aborder le sujet de cette «force frontalière».

«Nous n'autoriserons pas que les YPG [...] soient soutenues et armées sous prétexte d'un «partenariat opérationnel»», a déclaré mardi M. Akar, selon des propos rapportés par Anadolu.