L'Arabie saoudite a appelé vendredi à agir «immédiatement» contre l'Iran, son principal rival au Moyen-Orient, au lendemain de déclarations américaines accusant Téhéran d'armer les rebelles yéménites Houthis.

Le royaume saoudien sunnite a pris en 2015 la tête d'une coalition arabe au Yémen voisin pour aider le pouvoir à stopper la progression des Houthis qui s'étaient emparés de vastes régions, et pour empêcher par extension, selon lui, l'expansion iranienne chiite à sa frontière sud.

L'Iran soutient les Houthis mais dément leur fournir des armes.

Jeudi, répétant les accusations de leur allié saoudien, les États-Unis ont affirmé qu'un missile tiré début novembre par les rebelles depuis le Yémen en direction de l'aéroport de Ryad avait été «fabriqué en Iran».

Ce missile, qui avait été intercepté en vol, avait aggravé la crise dans les relations entre les rivaux saoudien et iranien, qui s'affrontent sur plusieurs dossiers dans la région.

«Il est nécessaire de prendre des mesures immédiates contre les activités terroristes du régime iranien», a indiqué un communiqué officiel saoudien publié par l'agence SPA.

De leur côté, les Emirats arabes unis et Bahreïn, des proches alliés de l'Arabie saoudite, ont aussi appelé à agir contre l'Iran.

La communauté internationale «doit lutter avec une plus grande force à la menace de l'Iran», ont dit les Emirats dans un communiqué. Bahreïn a de nouveau accusé l'Iran «d'entraîner des terroristes et de créer des groupes terroristes».

En accusant jeudi l'Iran, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a affirmé que les États-Unis avaient des «preuves irréfutables» de ventes de missiles par l'Iran, une «violation flagrante» de ses obligations internationales.

Selon elle, Téhéran viole la résolution 2231 des Nations unies qui englobe l'accord nucléaire interdisant à l'Iran toute vente de missile balistique pendant cinq ans.

La mission iranienne à l'ONU a rejeté les accusations «infondées et destructives» de Mme Haley.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a posté sur Twitter la photo de Nikki Haley devant les missiles incriminés juxtaposée à celle de l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, brandissant en 2003 à l'ONU ce que les États-Unis considéraient comme la preuve de la détention d'armes de destruction massive par Saddam Hussein, juste avant l'invasion américaine de l'Irak.

«Quand j'étais à l'ONU, j'ai assisté à ce spectacle et à ce qu'il a engendré», a commenté M. Zarif sous la double photo.