L'armée israélienne a mené jeudi matin des frappes aériennes contre le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, en riposte à des tirs de roquette en provenance de cette enclave palestinienne.

L'armée israélienne a aussi annoncé la fermeture des deux points de passage entre Israël et la bande de Gaza (Erez pour les personnes, Kerem Shalom pour les marchandises) à partir de ce jeudi, «en raison des événements et des risques en matière de sécurité».

Interrogée par l'AFP, une porte-parole de l'armée n'a pas précisé combien de temps les passages resteraient fermés.

L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir visé trois installations militaires du Hamas qui servaient à l'entraînement des troupes et au stockage d'armes, en représailles à des tirs de roquettes mercredi soir.

Selon un responsable de la sécurité palestinienne, les cibles, notamment une installation navale et une base militaire située près du camp de réfugiés Shati, au nord de la bande de Gaza, ont fait l'objet de plus de dix frappes.

Ces sites ont subi des dommages importants alors que les maisons situées à proximité ont subi de légers dégâts, selon cette source qui a également fait état de blessés légers.

Le ministère de la Santé à Gaza n'a pas confirmé l'existence de blessés.

Ces frappes sont intervenues quelques heures après l'interception par le système antiaérien israélien de deux roquettes tirées de la bande de Gaza vers Israël.

La radio publique a fait état du tir d'une troisième roquette qui a explosé dans un champ en territoire israélien, sans faire de victime.

Selon un décompte de l'AFP, 12 roquettes ou projectiles ont été tirés de Gaza depuis l'annonce, le 6 décembre par le président américain Donald Trump, de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël.

L'armée israélienne a frappé au moins 10 sites dans la bande de Gaza en représailles.

Les frappes israéliennes ont tué deux personnes. Deux autres Palestiniens ont péri sous les balles israéliennes lors de protestations à proximité de la barrière de béton qui ferme hermétiquement les frontières entre Israël de l'enclave.

Israël et le Hamas observent un cessez-le-feu fragile depuis la fin de la guerre de l'été 2014, la troisième dans la bande de Gaza depuis que le mouvement islamiste y a pris le pouvoir en 2007.

Cette trêve est sporadiquement remise en cause par des tirs de roquettes, généralement attribués à des groupes salafistes.

L'armée israélienne réplique systématiquement en ciblant en général des positions du Hamas, qu'elle dit tenir pour responsable de ce qui se passe dans l'enclave sous son contrôle.

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a relativisé la menace d'une nouvelle confrontation entre Israël et groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza. Les récents tirs de roquettes sont «le résultat de querelles internes palestiniennes», davantage que la manifestation d'une volonté d'en découdre, a-t-il affirmé lors d'une visite à Sderot, ville proche de la bande de Gaza et exposée à ces tirs.