Il faudra une nette augmentation des troupes américaines envoyées au front en Afghanistan, en soutien des forces afghanes, pour repousser les talibans en 2018, a affirmé mardi un haut gradé américain.

Le général John Nicholson, qui dirige les troupes américaines et de l'OTAN en Afghanistan, a affirmé que «bien plus de 1000» militaires américains participeraient à des opérations de combat en première ligne l'an prochain.

Ils seront intégrés au niveau des «kandak», un terme afghan désignant des bataillons comptant généralement entre 300 et 400 hommes.

Des militaires américains mènent déjà de telles missions mais leurs effectifs vont être «augmentés radicalement», a précisé le général Nicholson.

Une intensification qui s'accompagnera, reconnaît-il, d'«un plus grand risque» pour les troupes américaines. Celles-ci, a-t-il précisé, seront soutenues par tout l'éventail de moyens aériens et de surveillance disponibles.

Cette annonce entre dans le cadre de la nouvelle stratégie du président Trump pour l'Afghanistan. Présentée en août, elle a déjà conduit à une nette augmentation des bombardements aériens, tandis qu'environ 3000 militaires ont été envoyés en renfort.

La nouvelle stratégie américaine passe aussi par le Pakistan, que Donald Trump a accusé d'abriter des «agents du chaos». Le secrétaire d'État Rex Tillerson a également affirmé que trop d'extrémistes s'y réfugiaient encore.

Tout en reconnaissant que les Pakistanais sont «engagés dans une lutte très difficile contre l'extrémisme au sein de leur propre pays», John Nicholson a souligné qu'il n'avait pas détecté de changement significatif venant d'Islamabad.

Des membres du réseau extrémiste Haqqani, affilié aux talibans, évoluent encore du côté pakistanais de la Ligne Durand, la frontière avec l'Afghanistan, a-t-il ajouté.

«Les attentes sont bien là. Nous n'avons pas encore vu la mise en place de ces changements et nous espérons (...) pouvoir travailler de concert avec les Pakistanais afin d'éliminer les terroristes qui traversent la Ligne Durand», a déclaré le général Nicholson.

Comme ses prédécesseurs, il a brossé un tableau optimiste malgré une guerre déjà longue de 16 ans, soulignant que la bataille avait «passé un tournant». Il prévoit que les forces afghanes réussiront à ramener sous contrôle gouvernemental 80% de la population d'ici deux ans, contre environ 64% aujourd'hui.