Le Kurdistan irakien a délivré des mandats d'arrêt contre onze personnalités irakiennes, dont des dirigeants des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, après que Bagdad a pris des mesures similaires à l'encontre de dirigeants kurdes.

Le Parquet de la région autonome a indiqué lundi dans un communiqué avoir saisi un tribunal d'Erbil pour qu'il prenne des mesures judiciaires à l'encontre notamment de Qaïss al-Khazali, fondateur et leader d'une milice chiite souvent décrite comme patronnée par l'Iran.

Cette milice appelée Assaïb Ahl al-Haq (La Ligue des vertueux) fait partie du Hachd al-Chaabi et a participé aux côtés des troupes irakiennes à l'offensive pour repousser le groupe État islamique (EI) des territoires qu'il avait pris en Irak en 2014.

Parmi les autres personnalités visées figurent notamment Rayane al-Chaldani, leader d'une milice chrétienne du Hachd présente notamment dans la province de Ninive (nord), ainsi que la députée chiite Hanane al-Fetlaoui.

Cette annonce intervient alors que plusieurs mandats d'arrêt ont dernièrement été émis par la justice à Bagdad contre des dirigeants kurdes, notamment le vice-président du Kurdistan irakien et dirigeant de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Kosrat Rassoul, visé pour des «propos provocateurs envers l'armée irakienne».

Une dizaine de jours auparavant, un tribunal de la capitale avait ordonné l'arrestation du président et des deux membres de la Commission ayant organisé le référendum d'indépendance du 25 septembre dans le Kurdistan irakien.

Les relations entre Bagdad et Erbil sont devenues exécrables depuis ce référendum jugé illégal par le gouvernement irakien.

En réaction, les forces irakiennes viennent de reprendre aux Kurdes le contrôle de la province pétrolière de Kirkouk, qu'Erbil revendique, ainsi que d'autres zones dans le nord du pays où les combattants kurdes s'étaient déployés au fil des ans, de façon illégale selon Bagdad.