La police iranienne a saisi 100 000 faux visas destinés aux Iraniens souhaitant se rendre en Irak pour un pèlerinage chiite majeur, ont rapporté lundi plusieurs journaux à Téhéran.

«Les forces de l'ordre ont démantelé une bande de six personnes et saisi 100 000 faux visas à l'approche d'Arbaïn», a déclaré le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi, cité par ces médias.

Dans le calendrier musulman, Arbaïn marque la fin du deuil de 40 jours observé par les chiites en commémoration de la mort de l'imam Hussein, petit-fils de Mahomet tué en 680 lors de la bataille de Kerbala, aujourd'hui en Irak, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad.

Depuis quelques années, le pèlerinage d'Arbaïn à Kerbala (interdit aux Iraniens quand Saddam Hussein était à la tête de l'Irak) suscite un engouement débordant en Iran.

En 2016, entre 17 et 20 millions de chiites, dont deux ou trois millions d'Iraniens, y avaient pris part.

L'événement avait été endeuillé par un attentat suicide au camion piégé revendiqué par le groupe État islamique (EI) ayant fait au moins 70 morts dans une station-service où étaient regroupés des cars ramenant chez eux les pèlerins de retour de Kerbala.

Les autorités iraniennes mettent en place des structures d'aide aux pèlerins d'Arbaïn (qui tombe cette année le 9 novembre), notamment par l'intermédiaire des mairies des grandes villes et de diverses fondations caritatives.

Depuis quelques jours, responsables gouvernementaux et médias iraniens ont multiplié les mises en garde aux pèlerins contre les visas contrefaits, en leur demandant de suivre la voie légale.

Divers chefs de la police ont rappelé qu'aucun Iranien ne serait autorisé à se rendre en Irak sans visa.

Selon le site de la télévision d'État iranienne, le président du comité iranien d'organisation du pèlerinage d'Arbaïn à Kerbala, Hossein Zolfaghari, a indiqué que «500 000 visas» avaient déjà été délivrés et a demandé aux pèlerins de ne pas attendre le dernier jour pour obtenir leur autorisation de séjour en Irak.

Hussein est l'une des figures saintes les plus vénérées par les chiites, majoritaires en Iran et en Irak.

La bataille de Kerbala, dans laquelle a péri Hussein, est à l'origine du premier schisme de l'islam, entre chiites (minoritaires) et sunnites (majoritaires).