Le Kremlin a dit lundi s'inquiéter des «conséquences négatives» qu'aurait une décision du président Donald Trump de dénoncer l'accord sur le nucléaire iranien.

Selon des sources concordantes interrogées par l'AFP, Donald Trump, qui juge que l'Iran ne respecte pas «l'esprit» de l'accord nucléaire, devrait annoncer cette semaine qu'il ne le «certifie» pas, renvoyant de fait la balle dans le camp du Congrès.

«Sans aucun doute, la sortie d'un pays, d'autant plus un pays-clé comme les États-Unis, aura des conséquences négatives», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«Vladimir Poutine a répété à plusieurs reprises l'importance de l'accord», a-t-il ajouté, précisant qu'il était seulement possible de «spéculer» sur l'attitude des États-Unis en attendant que le président américain annonce sa décision.

Une loi oblige le président américain à dire au Congrès, tous les 90 jours, si l'Iran respecte le texte et si la levée des sanctions qui l'accompagne est bien dans l'intérêt national des États-Unis. En cas de «non-certification», la loi donne au Congrès 60 jours pour décider de réimposer ou non des sanctions.

L'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 avec la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l'Allemagne, la Russie et les États-Unis, vise à garantir le caractère strictement pacifique et civil du programme nucléaire iranien en échange d'une levée progressive des sanctions.

L'Iran respecte ses engagements en matière nucléaire (AEIA)

L'Iran respecte pleinement ses engagements au titre de l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances en 2015, a confirmé lundi à Rome le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), Yukiya Amano.

«Je peux affirmer que les engagements relatifs au nucléaire pris par l'Iran au titre du JCPOA (Joint comprehensive plan of action, accord nucléaire iranien) sont respectés», a affirmé M. Amano à l'ouverture d'une conférence à Rome sur le désarmement nucléaire.

L'AEIA avait déjà affirmé le mois dernier que l'Iran respectait bien ses engagements, alors que Washington multiplie ses attaques contre l'accord.

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a rappelé de son côté que le respect par l'Iran de ses engagements en matière avait déjà été vérifié à huit reprises.

Il est temps d'ouvrir de «nouveaux canaux dans la coopération internationale, et certainement pas celui de les démanteler», a déclaré Mme Mogherini, intervenant par vidéoconférence.

Et maintenant, face à la menace nord-coréenne, «nous ne pouvons pas ouvrir un nouveau front», a-t-elle ajouté faisant allusion à l'accord iranien et à la possibilité qu'il soit dénoncé par les États-Unis.

Le président américain Donald Trump, qui juge que l'Iran ne respecte pas «l'esprit» de l'accord nucléaire, devrait annoncer dans les prochains jours qu'il ne le «certifie» pas, ont indiqué des sources concordantes à l'AFP, renvoyant de fait la balle dans le camp du Congrès.

Une loi oblige le président américain à dire au Congrès, tous les 90 jours, si l'Iran respecte le texte et si la levée des sanctions qui l'accompagne est bien dans l'intérêt national des États-Unis.

En cas de «non-certification», la loi donne au Congrès 60 jours pour décider de réimposer ou non des sanctions.