Le groupe djihadiste sunnite État islamique (EI) a revendiqué, via son organe de propagande Amaq, l'attaque perpétrée dans une mosquée chiite de Kaboul en pleine prière du vendredi, qui a fait au moins 12 morts, selon les autorités afghanes.

«Deux "inghimasi" de l'État islamique mènent une attaque sur une husseiniya (lieu de culte chiite) dans le secteur de Khair Khana dans la ville afghane de Kaboul», affirme Amaq, qui utilise le terme "inghimasi" pour désigner celui qui combat armes à la main avec une ceinture explosive autour du corps, actionnée en dernier recours.

Au moins 12 personnes ont été tuées et plusieurs blessées, a indiqué un porte-parole du ministère de la Santé, Mohammad Ismail Kawoosi, précisant que l'attaque, revendiquée par l'État islamique, était toujours en cours et que par conséquent «le bilan pourrait évoluer». Des tirs et des explosions continuaient de résonner sur le site.

Un kamikaze «s'est fait exploser à l'intérieur de la mosquée», selon un porte-parole de la police de Kaboul, Abdul Basir Mujahid. On ignorait dans l'immédiat combien de personnes se trouvaient alors sur place.

«Deux policiers afghans ont trouvé la mort et deux autres ont été blessés et conduits à l'hôpital», a de son côté indiqué le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur, Najib Danish.

Ces quatre policiers étaient chargés de la sécurité de cette mosquée située dans le quartier de Qala-e-Najara dans une zone résidentielle du nord de Kaboul, a-t-il ajouté.

Outre le kamikaze, deux ou trois autres hommes armés semblent être entrés dans la mosquée d'où ils ont échangé des tirs avec la police, a encore indiqué M. Danish à la chaîne Tolo News.

Des fidèles affolés à l'extérieur de la mosquée tentaient en vain de joindre leurs proches restés à l'intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Nos proches sont coincés à l'intérieur de la mosquée. Nous les appelons et leurs téléphones ne répondent pas (...) Nous pensons qu'ils ont été pris en otages par les assaillants. Nous sommes très inquiets», a lancé l'un d'eux.

D'autres disaient avoir vu des personnes tenter de briser des fenêtres pour s'enfuir et suppliaient les forces de l'ordre de lancer l'assaut sur le bâtiment.

Ambulances et forces de l'ordre

«Un assaillant s'est fait exploser et trois autres ont réussi à entrer dans la mosquée. Les combattants manquent de munitions et font usage de couteaux pour frapper les fidèles», a affirmé un témoin à l'AFP.

Plus d'une dizaine d'ambulances sont arrivées sur le site, où les forces de l'ordre se sont également déployées en nombre.

Cette nouvelle attaque intervient trois jours après l'annonce par le président américain Donald Trump du maintien et du possible renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan à hauteur de plusieurs milliers d'hommes.

Les talibans leur ont en retour promis un combat acharné «tant qu'il y aura un seul soldat américain sur notre sol, et qu'ils continuent à nous imposer la guerre». Ils ont revendiqué deux jours plus tard un attentat à la voiture piégée qui a fait cinq morts dans le sud du pays.

La situation sécuritaire s'est fortement dégradée ces derniers mois à Kaboul, où le dernier attentat d'ampleur remonte au 24 juillet, lorsque l'explosion d'une voiture piégée avait tué au moins 27 personnes et fait plus de 40 blessés dans le quartier de la communauté hazara chiite. L'attaque avait été revendiquée par les talibans.

La communauté chiite, fréquemment visée ces derniers mois, accuse les forces de l'ordre de ne pas savoir la protéger. Les jihadistes du groupe État islamique ont revendiqué début août l'attaque en pleine prière d'une mosquée chiite de Hérat, au cours de laquelle au moins 33 personnes avaient été tuées.

AP

Des fidèles affolés à l'extérieur de la mosquée tentaient en vain de joindre leurs proches restés à l'intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP.

REUTERS

«Nos proches sont coincés à l'intérieur de la mosquée. Nous les appelons et leurs téléphones ne répondent pas (...) Nous pensons qu'ils ont été pris en otages par les assaillants. Nous sommes très inquiets», a lancé l'un d'eux.