Le premier ministre israélien Benyamin Néthanyahou a annoncé mercredi qu'il voulait expulser la chaîne Al-Jazeera, basée au Qatar, qu'il a accusée d'attiser les tensions autour des lieux saints.

«La chaîne Al-Jazeera continue d'inciter à la violence à propos du Mont du Temple (l'esplanade des Mosquées pour les Palestiniens, NDLR)», a écrit le dirigeant israélien sur Facebook, et «j'ai demandé plusieurs fois aux agences chargées de l'application de la loi de fermer leur bureau à Jérusalem. Si cela n'est pas possible pour des raisons d'interprétation de la loi, je vais chercher à faire adopter la loi nécessaire pour expulser Al-Jazeera d'Israël», a-t-il ajouté.

Israël accuse depuis des années Al-Jazeera de partialité dans sa couverture du conflit qui l'oppose aux Palestiniens.

La chaîne basée à Doha n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de réaction.

L'initiative du premier ministre israélien intervient alors que la situation restait tendue mercredi entre Israéliens et Palestiniens autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, malgré le retrait de détecteurs de métaux controversés, et elle suscite la crainte d'une éruption de violence lors de la grande prière du vendredi.

Les tensions étaient montées brusquement autour de ce site religieux situé à Jérusalem-Est, partie palestinienne --occupée et annexée par Israël-- de la ville, après l'installation le 16 juillet par l'État hébreu de détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade.

Les musulmans palestiniens y avaient vu une tentative d'Israël d'augmenter son contrôle sur ce site.

Les autorités israéliennes avaient-elles justifié ce dispositif par le fait que les assaillants qui avaient tué deux policiers israéliens le 14 juillet avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour mener leur attentat.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte, qui ont rompu le 5 juin leurs relations avec le Qatar lui imposant une série de sanctions, demandent également la fermeture de la chaîne, exigeant notamment des autorités qataries qu'elles renoncent à «propager un discours d'extrémisme et de haine».

Nétanyahou s'est efforcé d'améliorer les relations avec les pays de la région où Israël est sévèrement critiquée pour ses 50 années d'occupation du territoire palestinien. L'Égypte et la Jordanie sont les deux seuls pays arabes avec lesquels Israël a signé des traités de paix.