Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a exhorté samedi les pays arabes à lever le boycottage imposé sur le Qatar, minimisant les chances d'escalade militaire dans la crise du Golfe.

M. Johnson a rencontré son homologue koweïtien cheikh Sabah Khaled Al-Sabah samedi, avant de se rendre au Qatar dans les prochaines heures.

«Ce que le monde doit voir, c'est une désescalade et des progrès dans la lutte contre le financement du terrorisme dans la région, et des progrès vers la fin de ce blocus», a déclaré le chef de la diplomatie britannique, qui a exprimé ouvertement son soutien au Koweït en tant que médiateur de la crise.

M. Johnson, qui s'est aussi rendu vendredi en Arabie Saoudite, a estimé qu'il était «hautement improbable» que la crise actuelle évolue en un conflit militaire. «Tous ceux avec qui j'ai parlé ont dit le contraire. Aucune possibilité de confrontation militaire», a-t-il insisté.

«Le blocus est indésirable et nous espérons qu'il y aura une désescalade», a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Bahreïn ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de soutenir des groupes «terroristes» dans la région, ce que dément Doha.

Le 22 juin, ces pays ont envoyé au Qatar une lettre officielle contenant 13 requêtes précises, dont celles de fermer la chaîne de télévision Al-Jazeera ou de réduire ses relations avec Téhéran, comme conditions pour lever une série de sanctions économiques, dont la fermeture de la seule frontière terrestre de l'émirat.

Doha a refusé de se plier à ces demandes.

Le Koweït joue un rôle de médiateur pour tenter de résoudre cette crise qui menace l'existence du Conseil de coopération du Golfe (CCG), fondé il y a 36 ans.

Des responsables koweïtiens se sont entretenus avec les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne et d'Oman, membre du CCG, qui ne s'est pas joint au boycottage imposé sur le Qatar.

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson est attendu lundi au Koweït pour des pourparlers sur la crise du Golfe.