L'Arabie saoudite a dit lundi avoir capturé trois membres des Gardiens de la révolution, armée d'élite du régime iranien, à bord d'une embarcation chargée d'explosifs et destinée à commettre un attentat contre un gisement pétrolier dans le Golfe, des accusations aussitôt démenties par Téhéran.

Les accusations saoudiennes surviennent à un moment de fortes tensions avec l'Iran, grand rival régional et bête noire de Riyad.

Les trois membres des Gardiens de la révolution «sont actuellement interrogés par les autorités», a affirmé le ministère saoudien de l'Information dans un communiqué.

«Il est clair qu'il s'agissait d'un acte terroriste en préparation dans les eaux territoriales saoudiennes en vue de causer des dommages importants aux personnes et aux biens», selon le ministère.

Ce communiqué a été publié plus de 12 heures après que l'Arabie saoudite eut fait état d'une saisie d'armes à bord d'une embarcation dans les eaux territoriales saoudiennes qui se dirigeait à «grande vitesse» avec deux autres vers le gisement pétrolier offshore de Marjan vendredi vers 20h30 locales.

Le gouvernement saoudien avait alors indiqué que la marine saoudienne avait procédé à des tirs de sommation et réussi à immobiliser l'une des embarcations alors que les deux autres ont pris la fuite.

Le communiqué n'avait pas fait état d'explosifs et n'avait pas fourni de détails sur le type d'armes saisies, parlant seulement d'«armes destinées à des actions subversives».

Il n'avait pas non plus évoqué une quelconque interpellation, affirmant que les embarcations portaient des drapeaux blanc et rouge.

L'Iran dément

L'Iran a démenti les affirmations saoudiennes sur la capture de trois membres des Gardiens de la révolution.

«L'identité des trois individus est connue, ils sont originaires de Bouchehr (port du sud de l'Iran) et étaient en train de pêcher lorsqu'ils ont été arrêtés par les gardes-côtes saoudiens. Il n'y a aucune preuve qu'ils soient des militaires», a déclaré Majid Aghababie, directeur chargé des frontières au ministère iranien de l'Intérieur, cité par l'agence Ilna.

Samedi, le ministère iranien de l'Intérieur avait publié un communiqué pour affirmer que les gardes-côtes saoudiens avaient tué un pêcheur iranien.

«Deux de nos bateaux de pêche se trouvaient dans la zone. Il n'est pas prouvé encore qu'ils soient entrés dans les eaux territoriales saoudiennes. Par le passé, il est arrivé à plusieurs reprises que nos pêcheurs ou les pêcheurs saoudiens se soient égarés de part et d'autre», a affirmé M. Aghababie.

«Le jour de l'incident l'un des bateaux est tombé en panne et les forces saoudiennes ont tiré tuant un pêcheur», a-t-il affirmé encore.

Cet incident survient dans un climat de fortes tensions dans la région du Golfe, tout particulièrement entre les deux grands rivaux que sont l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis janvier 2016.

Les Gardiens de la révolution ont accusé Riyad d'être «impliqué» dans les attentats du 7 juin à Téhéran qui avaient fait 17 mort, les premiers en Iran revendiqués par le groupe djihadiste sunnite État islamique.

Ces attentats avaient visé deux lieux hautement symboliques, le mausolée de l'imam Khomeiny, père-fondateur de la République islamique d'Iran, et le Parlement.