Sept soldats américains ont été blessés samedi par un soldat afghan sur une base du nord de l'Afghanistan, lors de la seconde attaque dite « de l'intérieur » en une semaine contre les forces américaines qui attendent l'annonce imminente de renforts par le Pentagone.

Le commandement de l'opération de l'OTAN en Afghanistan, Resolute Support (RS), qui compte plus de 13 000 hommes, dont 8400 Américains, a annoncé un bilan de « sept membres des forces américaines blessés, évacués pour être soignés ».

Le soldat afghan qui a ouvert le feu a été tué et un autre blessé, précise un communiqué publié sur Twitter. RS indique que l'attaque s'est déroulée vers 14 h locales sur la base de Shahin, l'une des plus importantes du pays à une dizaine de kilomètres de Mazar-i-Sharif, qui héberge le 209e Corps d'armée et couvre neuf provinces.

Selon le porte-parole du ministère afghan de la Défense Mohammad Radmanish, joint par l'AFP, les soldats américains « se trouvaient en visite sur la base de Shahin quand ils ont été blessés dans l'attaque ». Il avait initialement annoncé que trois soldats américains avaient été blessés.

Dans un communiqué, les talibans ont salué un « soldat patriote [qui] a mené une attaque, tuant et blessant six soldats américains » sans préciser si cet assaillant, membre des forces armées, était issu de leurs rangs.

C'est le deuxième incident de cette nature en une semaine et il intervient alors que le Pentagone s'apprête à annoncer l'envoi de quelques milliers d'hommes supplémentaires pour contrer la progression des insurgés islamistes.

Le 11 juin, les talibans avaient revendiqué une opération similaire dans l'est du pays : un soldat afghan avait ouvert le feu sur les troupes américaines tuant trois soldats et en blessant un quatrième au cours d'une opération contre les insurgés dans la province du Nangarhar, bastion des combattants du groupe État islamique.

Élément infiltré

Selon les talibans, cette opération avait été conduite par un élément infiltré dans les rangs des forces afghanes.

Ce type d'attaques dites « de l'intérieur », au cours desquelles des soldats ou des policiers afghans retournent leurs armes contre des membres de la coalition internationale chargés de les encadrer, constitue un cauchemar récurrent pour les forces occidentales présentes en Afghanistan.

Les responsables occidentaux considèrent que ces actes trouvent souvent leur origine dans des rancunes personnelles ou des malentendus d'ordre culturel plutôt que dans des initiatives d'éléments insurgés.

Néanmoins, ces attaques nourrissent un solide sentiment de défiance entre les soldats de la coalition et les militaires afghans.

Les forces gouvernementales afghanes sont également affectées par de telles attaques perpétrées au sein de leurs propres rangs. Elles sont aussi régulièrement attaquées par les islamistes qui leur causent de lourdes pertes.

La base de Shahin, située à quelques kilomètres de la grande ville de Mazar-i-Sharif dans le nord du pays, avait été attaquée plusieurs heures durant le 21 avril, un vendredi à l'heure de la prière, par un commando d'une dizaine d'insurgés habillés comme les forces spéciales afghanes.

Plus de 135 soldats afghans, jeunes recrues pour la plupart, avaient été tués et des dizaines blessés dans cette opération spectaculaire, revendiquée par les talibans, qui avait forcé le ministre de la Défense à démissionner.

Selon des sources de sécurité, le commando avait voulu viser la trentaine d'instructeurs allemands et conseillers américains présents sur cette base, dont aucun n'avait été blessé.