Le gouvernement américain offre jusqu'à 10 millions de dollars pour des informations permettant de localiser Mohammad al-Jolani, le chef de Fateh al-Cham, ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie, a annoncé mercredi le département d'État dans un communiqué.

«C'est la première fois» qu'une prime du département d'État vise un responsable de cette organisation, a-t-on précisé de même source.

Fateh al-Cham, connu précédemment sous le nom de Front Al-Nosra, est un groupe djihadiste syrien bien organisé et aguerri aux combats.

Le groupe a affirmé avoir rompu ses liens avec Al-Qaïda en 2016, mais Washington, qui continue d'utiliser la dénomination «Front Al-Nosra», ne croit pas à cette rupture.

«Le Front Al-Nosra reste la branche d'Al-Qaïda en Syrie», affirme le département d'État.

Le groupe est le deuxième plus important groupe djihadiste en Syrie après l'organisation État islamique (EI).

Fin janvier 2017, Fateh al-Cham et quatre groupes rebelles, dont l'influent Noureddine al-Zinki, ont annoncé leur fusion au sein d'un groupe baptisé Tahrir al-Cham («libération de la Syrie», en arabe).

Les États-Unis ont mené récemment une série de frappes aériennes en Syrie contre Fateh al-Cham et Al-Qaïda, éliminant plusieurs de leurs responsables et des combattants.

En mars, Al-Qaïda avait confirmé qu'une frappe américaine en Syrie avait tué Abou Kheir Al Masri, soupçonné d'être le «numéro deux» de la nébuleuse extrémiste.

En avril 2016, les Américains avaient éliminé le porte-parole du groupe, Abou Firas al-Souri, dans une frappe visant un camp d'entraînement dans la province d'Idleb.

Une soixantaine de djihadistes font l'objet d'une prime offerte par le département d'État américain.

En tête figurent Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef du groupe EI, et Ayman al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaïda, avec une prime pouvant aller jusqu'à 25 millions de dollars.

Viennent ensuite quatre djihadistes recherchés pour 10 millions de dollars.

Outre al-Jolani, il s'agit de Sirajuddin Haqqani, chef du réseau insurgé du même nom et proche allié des talibans afghans, Ezedin Abdel Aziz Khalil, alias Yacine al-Souri, un Syrien présenté comme un financier d'Al-Qaïda, et Hafiz Saeed, un Pakistanais soupçonné d'être le cerveau des attentats de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008.

Le département d'État a lancé son programme de primes en 1984, et a versé depuis 125 millions de dollars à des informateurs, selon ses chiffres.