Le chef du Hamas palestinien Khaled Mechaal a pressé mercredi le président américain Donald Trump de saisir l'«occasion historique» de donner un nouveau souffle au processus de paix au Proche-Orient, et de parvenir à une «solution équitable» pour les Palestiniens.

Interrogé par la chaine américaine CNN depuis Doha où il vit, M. Mechaal a estimé que le milliardaire républicain disposait d'un «seuil plus élevé d'audace» que les précédentes administrations américaines.

«C'est une occasion historique de mettre la pression sur Israël (...) pour trouver une solution équitable pour le peuple palestinien», a-t-il indiqué, en référence à la nouvelle plateforme présentée lundi par son mouvement visant à atténuer le ton belliqueux de son texte fondateur.

«Et ce sera porté au crédit du monde civilisé et de l'administration américaine que de mettre un coup d'arrêt aux ténèbres dans lesquelles nous souffrons depuis de nombreuses années», a-t-il poursuivi.

Il s'exprimait quelques heures avant que M. Trump ne reçoive à la Maison-Blanche le président palestinien Mahmoud Abbas, pour essayer de relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Donald Trump a rencontré son «ami» le premier ministre israélien Benyamin Néthanyahou il y a deux mois et demi.

La déclaration générale de principes et de politiques, rendue publique lundi par le Hamas, est la première révision en près de 30 ans de la charte rédigée en 1988, un an après la fondation du mouvement islamiste palestinien.

Pour la première fois, il dit accepter un État palestinien limité aux frontières de 1967 et insiste sur le caractère politique et non religieux du conflit avec Israël.

«Ma demande à l'administration Trump (...) est de rompre avec les approches erronées du passé qui n'ont donné aucun résultat. Et peut-être de saisir l'opportunité que représente le document du Hamas», a relevé M. Mechaal sur CNN.

Le Hamas est considéré comme «terroriste» par les États-Unis, l'Union européenne et Israël et nombre de ses dirigeants sont visés par des sanctions.

Le document du mouvement ne reconnait pas l'existence d'Israël, dont le Hamas appelle à la destruction depuis des années.

«Israël ne reconnait pas les droits palestiniens. Quand les Palestiniens disposeront de leur propre souveraineté, d'un État libre alors nous pourrons choisir sans pression extérieure», a assuré le chef du Hamas.