Les États-Unis exigent la libération «immédiate» d'Américains détenus en Iran, notamment un Irano-Américain et son père condamnés en 2016 à dix ans de prison pour «espionnage», dans un contexte de regain de tensions entre Washington et Téhéran sur le nucléaire.

En marge d'une réunion mardi à Vienne d'une commission chargée de contrôler l'application de l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien, la partie américaine a soulevé auprès de la délégation iranienne ses «graves inquiétudes concernant les cas de citoyens américains détenus et porté disparu en Iran», a confié le porte-parole du département d'État, Mark Toner.

Washington «a appelé l'Iran à libérer immédiatement ces ressortissants des États-Unis», a-il déclaré.

Il s'agit de l'homme d'affaires irano-américain Siamak Namazi et de son père Mohammad Bagher Namazi, condamnés en octobre 2016 avec quatre autres personnes à dix ans de prison en Iran pour «espionnage» au profit de Washington.

Siamak Namazi avait été arrêté en octobre 2015 à son arrivée à Téhéran. Son père, Bagher, aujourd'hui âgé de 81 ans et qui avait travaillé pour l'UNICEF, avait été interpelé en février 2016 alors qu'il était venu en Iran pour tenter d'obtenir la libération de son fils.

«Les États-Unis sont profondément préoccupés par des informations faisant étant de leur santé déclinante en détention (et) exhortent l'Iran à libérer immédiatement Siamak et Bagher pour des raisons humanitaires», a plaidé M. Toner, alors que Washington n'a plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis 1980.

Le département d'État a également mentionné une nouvelle fois le cas de Robert Levinson, un ancien agent du FBI, porté disparu en Iran depuis 2007: «L'Iran s'est engagé à coopérer avec les États-Unis pour ramener Bob chez lui et nous appelons l'Iran à remplir ses engagements».

Ces exhortations américaines surviennent en plein regain de tensions avec l'Iran à propos de l'accord historique du 14 juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne). Ce texte, en vigueur depuis janvier 2016, vise à garantir la nature strictement pacifique du programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée partielle des sanctions internationales contre la puissance chiite.

Il est considéré comme le grand succès diplomatique du président de l'époque Barack Obama, mais son successeur Donald Trump a estimé la semaine dernière que l'Iran ne respectait pas «l'esprit» de cet «accord terrible» qui n'aurait jamais dû être signé. Téhéran avait rétorqué que Washington «bafouait» le «contenu» et «l'esprit» du texte.