Une foule de chrétiens d'Orient et d'Occident ont fêté dimanche avec ferveur la résurrection du Christ dans l'église du Saint-Sépulcre dans la Vieille ville de Jérusalem, le lieu le plus sacré du christianisme.

Cette année, les Pâques de rite latin (catholique) et orthodoxe sont célébrées simultanément, tandis que les festivités de la Pâque juive se poursuivent jusqu'à lundi soir.

Il faudra attendre jusqu'en 2025 pour que les deux Pâques chrétiennes coïncident de nouveau.

En entrant dans le bâtiment, les pèlerins ont pu découvrir l'extérieur du tombeau, dont la restauration s'est achevée le mois dernier.

Débuté en mai 2016, un vaste chantier a permis de consolider l'édicule de marbre qui surplombe le tombeau et de lui redonner ses couleurs d'origine.

Mais les pèlerins n'ont pas pu pénétrer dans l'édicule, car la messe catholique s'est déroulée à l'entrée de cet édifice.

«C'est merveilleux», s'est exclamé Michael Hanna 64 ans, un copte d'origine égyptienne qui a émigré en Australie en 1980. «On ne peut s'imaginer les sensations éprouvées en touchant les lieux que Jésus a lui-même touchés. On ne peut pas décrire cela», a-t-il ajouté.

Il a rappelé avec émotion le traumatisme vécu par les Coptes d'Égypte, frappés le 9 avril par deux attentats suicide dans des églises qui ont fait 45 morts.

Tin Nguyen, un Vietnamien de 24 ans qui travaille dans l'agriculture dans le sud d'Israël, a filmé la messe avec son téléphone portable pour ses amis qui n'auront pas la chance de venir à Jérusalem.

«L'esprit qui règne ici et la manière dont les gens se rassemblent au nom de Jésus sont empreints de spiritualité et de paix», explique-t-il.

Wajeeh Nusseibeh, 67 ans, membre d'une des deux familles musulmanes qui gardent traditionnellement les clés de l'église, estime qu'il y a eu moins d'affluence que les autres années en raison des difficultés économiques et des menaces qui pèsent sur les chrétiens orientaux en Irak et en Syrie.

«Nous espérons qu'il y aura la paix l'an prochain et que chacun acceptera l'autre», ajoute-t-il à l'entrée de l'église.

La tradition chrétienne situe au Saint-Sépulcre les derniers épisodes de la Passion du Christ, sa crucifixion, sa mise au tombeau et sa résurrection le matin de Pâques.

Les célébrations y sont organisées à des heures différentes dans le moindre détail pour éviter les frictions entre les différentes églises chrétiennes (grecque orthodoxe, catholique romaine, apostolique arménienne, copte, syriaque orthodoxe et éthiopienne orthodoxe) qui se partagent chaque recoin de la basilique.

Le Saint-Sépulcre se trouve à Jérusalem-Est, dans la Vieille ville, occupée et annexée par Israël.

Les chrétiens représentaient plus de 18 % de la population de Terre sainte lors de la création de l'État d'Israël en 1948, mais ils sont désormais moins de 2 %, pour la plupart orthodoxes.