Un soldat jordanien qui avait tué en 1997 sept écolières israéliennes en voyage scolaire en Jordanie a été libéré dimanche après avoir purgé 20 ans de prison, a annoncé un membre de sa famille.

«Les autorités ont libéré Ahmed Dakamseh ce dimanche après qu'il a terminé sa peine de prison. Il est maintenant un homme libre», a déclaré son cousin Mohammed Yahya Dakamseh, joint au téléphone par l'AFP.

Ahmed Dakamseh, 46 ans, a été libéré de la prison de Bab al-Hawa à Irbid, à 90 kilomètres au nord d'Amman, la capitale jordanienne.

Il est rentré chez lui dimanche dans un convoi de dizaines de voitures au son des klaxons, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. D'autres vidéos le montrent en train de saluer ses proches et de prendre des autoportraits avec des sympathisants.

L'ancien détenu a déclaré dimanche à des médias jordaniens être «contre toute déstabilisation dans le pays» (en Jordanie), mais dit n'avoir pas changé son opinion au sujet des Israéliens.

En mars 1997, alors âgé de 26 ans et père de trois enfants, il avait tiré à l'arme automatique sur des écolières israéliennes en excursion à la frontière jordano-israélienne, tuant sept d'entre elles et en blessant cinq autres ainsi qu'une enseignante.

Il avait été condamné par la cour de sûreté de l'État jordanien à la prison à perpétuité, équivalant à 20 ans de rétention en Jordanie.

Ses motivations n'ont jamais été tout à fait claires, mais il a affirmé avoir ouvert le feu sur les écolières, car celles-ci s'étaient moquées de lui pendant qu'il priait.

Ahmed Dakamseh, qui souffre d'hypertension artérielle et de diabète, a été hospitalisé en 2014 après cinq jours de grève de la faim pour demander sa libération.

Son frère Bassem a assuré dimanche qu'il était «en bonne santé».

Douleur

En Israël, de nombreux médias ont rapporté la libération d'Ahmed Dakamseh en insistant sur la douleur des familles de victimes.

«Cette matinée nous ramène à cette horrible journée, 20 ans en arrière», a déploré Hezi Cohen, le père de l'une des écolières tuées, cité par le site d'informations Ynet. «Il (Dakamseh) aurait dû ressentir la douleur qu'il a causée à chaque moment de sa vie».

«Qui dit que demain, il ne mènera pas une nouvelle attaque en tuant de nouveaux Israéliens?», s'inquiète Orit Cohen, soeur de Keren Cohen, une autre victime.

Ahmed Dakamseh «a été présenté comme un héros dans le Parlement jordanien à l'époque du meurtre», regrette Israel Fatihi, dont la fille a été tuée dans l'attaque.

Après la tuerie, la police avait affirmé avoir empêché 100 personnes, dont deux députés islamistes, de rendre une visite de solidarité à la famille de l'assaillant.

Vingt-et-un parlementaires avaient en revanche condamné l'attaque dans un communiqué, soulignant que la guerre sainte mentionnée dans le Coran n'autorisait pas le meurtre d'enfants.

À l'époque, le roi Hussein de Jordanie avait condamné l'attaque et s'était rendu en Israël pour présenter ses condoléances aux familles des victimes. Amman avait également versé une compensation financière.

L'attaque était intervenue moins de trois ans après la signature du traité de paix entre la Jordanie et l'État hébreu.