L'Arabie saoudite a exécuté mercredi un membre de la famille royale trouvé coupable de meurtre, un geste rarissime, a rapporté l'agence Saudi Press.

Le prince Turki ben Saoud ben Turki ben Saoud Al-Kabir est le premier membre de la famille royale à subir ce sort depuis 1975. Il avait été condamné à mort après le meurtre par balle d'un homme lors d'une manifestation à Riyad. La méthode d'exécution du prince n'a pas été précisée. 

Le ministère de l'Intérieur a mentionné par voie de communiqué que cette exécution rappelle au peuple saoudien que personne n'échappe à la justice et que les autorités étaient prêtes à assurer la sécurité de tous.

Cette annonce a suscité des réactions variées sur Twitter.

«L'application de la loi divine ne fait pas de différence entre un prince et un simple citoyen. On est tous égaux dans ce pays», écrit Moubarak Al Dhafer, un internaute.

La Saoudienne Kholod s'est dite «navrée» par l'exécution du prince et le meurtre de sa victime, exprimant sa sympathie pour leurs familles.

«Trois ans seulement sont passés entre le meurtre et l'exécution», a relevé l'avocat Abderrahman al-Lahem, saluant «la détermination» des autorités à appliquer la loi, car, a-t-il rappelé, le processus judiciaire dans d'autres affaires «prend beaucoup plus de temps».

Selon Amnistie internationale, au moins 158 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite en 2015. Le prince Al-Kabir est la 134e personne à subir la peine capitale cette année.

Les autorités saoudiennes invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort, appliquée dans des affaires de terrorisme, de meurtre, de viol, de vol à main armée et de trafic de drogue.

L'Arabie saoudite est le troisième pays qui exécute le plus après l'Iran et le Pakistan, selon un classement établi par Amnistie.

- D'après CNN et l'Agence France-Presse