Les Palestiniens ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU «d'assumer ses responsabilités» et de forcer Israël à mettre fin à une colonisation jugée illégale par la communauté internationale.

S'adressant au Conseil lors d'un débat sur le Proche-Orient, l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour a accusé Israël de torpiller toute perspective d'un État palestinien et de créer une «réalité à un seul État» qu'il a assimilée à un régime «d'apartheid».

«Les appels internationaux à mettre fin aux activités de colonisation israéliennes et aux crimes contre les Palestiniens doivent être appuyés par des mesures sévères et concrétes pour obliger Israël à se conformer à la loi», a-t-il affirmé.

Il a dénoncé une «paralysie», estimant «qu'au cours de ces années de silence du Conseil, la colonisation israélienne avait quadruplé».

«Le Conseil, a-t-il lancé aux ambassadeurs des 15 pays membres, doit agir et adopter une résolution rapidement». «Nous appelons le Conseil à assumer ses responsabilités politiques, légales et morales et à ranimer les perspectives de paix», a-t-il ajouté.

Les Palestiniens se sont lancés dans une campagne diplomatique, en liaison avec des pays arabes, pour obtenir le dépot d'une résolution à l'ONU exigeant l'arrêt de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jerusalem. De précédentes tentatives ont buté sur un veto américain au Conseil.

«Si Israël continue de violer les lois internationales il doit y avoir des consequences», a affirmé M. Mansour.

Le coordinateur de l'ONU au Proche-Orient Nickolay Mladenov a lui aussi dénoncé l'augmentation des projets de construction de logements dans les territoires palestiniens.

«Je réaffirme une nouvelle fois la position du secrétaire général (de l'ONU) selon laquelle les colonies sont illégales au regard des lois internationales et nuisent à la solution à deux États», a-t-il déclaré.

L'ambassadeur israélien Danny Danon n'a pas dit un mot de la colonisation dans son intervention devant le Conseil. Mais il a enuméré toute une série de prises de position d'agences de l'ONU qui témoignent selon lui d'une «partialité profondément ancrée» et d'un «activisme anti-israélien», dont le vote récent d'une résolution à l'UNESCO.

«Les préjugés anti-israéliens sont systématiques et répandus dans tous les organes et les agences» des Nations unies, a-t-il affirmé.