L'ancien ministre israélien de la Défense Moshé Yaʿalon a annoncé jeudi qu'il serait candidat au poste de premier ministre, s'en prenant au chef du gouvernement Benyamin Nétanyahou, qu'il a accusé de s'accrocher au pouvoir « à tout prix ».

« J'ai l'intention de briguer le poste de premier ministre lors des prochaines élections », a déclaré M. Yaʿalon dans un discours à Herzliya (centre).

Les prochaines législatives sont prévues en 2019, mais les mandatures s'achèvent souvent avant le terme, provoquant des élections anticipées.

Les ambitions déclarées de M. Yaʿalon pourraient représenter un sérieux défi pour M. Nétanyahou, premier ministre depuis 2009 sans véritable rival sur la scène politique, selon les commentateurs.

M. Yaʿalon, membre du parti Likoud (droite) de M. Nétanyahou et numéro deux de facto du gouvernement en qualité de ministre de la Défense, a démissionné avec fracas le 20 mai.

Il avait publiquement invoqué son manque de confiance en M. Nétanyahou, qui avait engagé des négociations avec l'ultranationaliste Avigdor Lieberman pour qu'il rejoigne son gouvernement au poste de la Défense.

M. Yaʿalon aurait pu hériter d'un autre portefeuille, mais il a préféré démissionner.

La manoeuvre de M. Nétanyahou était présentée comme devant lui permettre d'élargir sa majorité parlementaire. Elle avait été largement interprétée comme servant soit à sanctionner M. Yaʿalon, avec lequel M. Nétanyahou avait de profonds différends, soit à écarter un potentiel rival au sein de leur parti.

M. Lieberman a effectivement été investi à la Défense le 30 mai.

« La direction actuelle doit cesser d'effrayer les citoyens comme si on était à la veille d'une nouvelle Shoah », a affirmé jeudi M. Yaʿalon lors d'une conférence consacrée aux questions stratégiques.

« L'État d'Israël mérite une direction qui cesse de zigzaguer et de renforcer la haine entre les différents groupes de la société israélienne pour rester au pouvoir à tout prix », a-t-il dit.

« Je sens le désir de changement et je me présente pour offrir une autre voie à l'État d'Israël », a insisté M. Yaʿalon.

M. Nétanyahou a réagi aux propos de son ancien ministre affirmant que « ces déclarations n'ont aucune importance ».

« La sécurité est une question sérieuse et un véritable dirigeant ne peut pas ignorer les menaces », a déclaré le premier ministre devant des journalistes.