Le secrétaire général de la Ligue arabe a réclamé jeudi un tribunal international pour juger Israël et ses dirigeants dans le conflit qui les oppose aux Palestiniens, lors d'une réunion consacrée aux propos controversés de Benyamin Nétanyahou sur l'annexion du Golan syrien.

Les représentants des pays de l'organisation panarabe se réunissaient à son siège au Caire à la demande du Koweït pour voter une résolution dénonçant une sortie récente du premier ministre de l'État hébreu affirmant que la partie occupée depuis 1967 puis annexée en 1981 du plateau du Golan syrien resterait à jamais israélienne.

Israël «est un pays au-dessus des lois et de toute responsabilité», a déclaré le secrétaire général Nabil al-Arabi à l'ouverture des débats de cette session extraordinaire de la Ligue arabe.

Il a réclamé «la création d'un tribunal pénal spécial pour la cause des Palestiniens», se référant aux tribunaux internationaux qui jugent pour crimes de guerre ou contre l'humanité d'anciens responsables «de l'ex-Yougoslavie, du Rwanda, du Cambodge et de la Sierra Leone».

L'État hébreu occupe depuis la guerre de juin 1967 1200 km2 du plateau du Golan, au nord-est d'Israël, dont l'annexion en 1981 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, alors que les quelque 510 km2 restants sont sous contrôle syrien.

«Il est temps que la communauté internationale (...) reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne», affirmait dimanche M. Nétanyahou, ajoutant: «Quoi qu'il se passe de l'autre côté (en Syrie), la frontière ne bougera pas».

Selon les médias israéliens, M. Nétanyahou redoute qu'Israël soit soumis à des pressions pour un éventuel retrait du Golan en cas d'accord sur l'avenir de la Syrie en guerre.

La Syrie étant suspendue de la Ligue, les 21 autres États arabes (sur 22) ont voté jeudi à l'unanimité une résolution - la énième du genre - condamnant Israël et demandant au Conseil de sécurité des Nations unies de contraindre l'État hébreu à se soumettre au droit international et aux résolutions de l'ONU. Le texte évoque notamment «les propos agressifs» de M. Nétanyahou dimanche et «les tentatives répétées d'Israël d'imposer le statu quo pour annexer le Golan arabe syrien occupé».