Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a proclamé dimanche que la partie annexée du plateau syrien du Golan «restera pour toujours dans les mains d'Israël».

Il s'exprimait au début d'un Conseil des ministres hebdomadaire organisé pour la première fois sur le plateau du Golan depuis son occupation par Israël en 1967.

Ces déclarations interviennent au moment même où se tiennent à Genève des négociations sur l'avenir de la Syrie en guerre.

«Il est temps que la communauté internationale reconnaisse la réalité, il est temps qu'après 50 ans elle reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne», a ajouté le premier ministre dont les propos ont été diffusés par la radio publique. «Quoi qu'il se passe de l'autre côté (en Syrie), la frontière ne bougera pas», a-t-il martelé.

Mercredi ont repris à Genève des discussions de paix sur la Syrie sous l'égide de l'ONU pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 270 000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil.

Selon les médias, M. Nétanyahou redoute qu'Israël soit soumis à des pressions pour un éventuel retrait du Golan en cas d'accord sur l'avenir de la Syrie.

«Nous ne nous opposerons pas à un accord sur la Syrie à condition qu'il ne se fasse pas aux dépens de l'État d'Israël et que les forces de l'Iran, du Hezbollah (libanais) et de Daech (acronyme en arabe de l'organisation État islamique) soient expulsées» de Syrie, a aussi souligné le dirigeant israélien. Il a en outre dit «douter fortement que la Syrie puisse redevenir ce qu'elle a été».

La radio publique a précisé que M. Nétanyahou avait fait passer ce message lors d'un récent entretien avec le secrétaire d'État américain John Kerry et compte le répéter jeudi lors d'une rencontre à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine.

Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre.

L'État hébreu occupe depuis la guerre de juin 1967 1200 km2 du plateau du Golan (nord-est), dont l'annexion en 1981 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, alors que les quelque 510 km2 restants sont sous contrôle syrien.

La ligne de cessez-le-feu sur le Golan était considérée comme relativement calme, mais la situation s'est tendue avec la guerre en Syrie déclenchée en 2011.

M. Netanyahu a récemment reconnu que son pays avait attaqué des dizaines de convois d'armes en Syrie destinés au mouvement chiite libanais Hezbollah, qui combat en Syrie aux côtés de l'armée du régime.

Depuis cinq ans, des roquettes tombent périodiquement du côté du Golan occupé par l'État hébreu, où vivent plus de 20 000 colons israéliens et 20 000 Druzes, une minorité arabophone et musulmane également présente en Syrie.

Détenteurs d'un laissez-passer israélien sans en avoir la nationalité, ces derniers se considèrent dans leur majorité Syriens.