Le syndicat des travailleurs du secteur pétrolier au Koweït a rejeté samedi un appel du ministre du Pétrole à annuler la grève contre des baisses de salaires prévue à partir de dimanche.

Dans un communiqué cité par l'agence officielle Kuna, Anas Saleh a exhorté les travailleurs à « donner la priorité aux intérêts publics et à revenir à la raison (...) en s'asseyant à la table des négociations ».

Le syndicat a immédiatement rejeté l'appel du ministre, affirmant que celui-ci n'apportait rien de nouveau et que la grève allait commencer comme prévu dimanche matin.

« La grève aura lieu comme prévu », a déclaré à l'AFP le chef du syndicat Saif al-Qahtani, tenant les compagnies pétrolières et le ministre responsables de la grève et de ses potentielles conséquences économiques.

Le ministre a de son côté assuré aux travailleurs qu'il n'y aurait pas de réduction salariale.

La compagnie publique Kuwait Petroleum corp (KPC) a examiné jeudi des plans d'urgence pour faire face à cette grève générale.

Pour contrer la baisse drastique des prix du pétrole, qui pèse lourdement sur le budget de ce petit pays du Golfe, les autorités koweïtiennes ont annoncé ces derniers mois une série de mesures d'austérité.

Parmi elles, la mise en place d'une nouvelle grille de salaires s'appliquant à tous les fonctionnaires du pays, dont les quelque 20 000 employés du secteur pétrolier.

Selon KPC, le syndicat des ouvriers a boycotté jeudi des négociations proposées par le ministère des Affaires sociales.

KPC avait proposé de « suspendre » les réductions des dépenses si le syndicat acceptait de rejoindre un comité chargé de négocier un règlement de la crise.

Le syndicat conteste aussi des projets de privatisation de certaines activités du secteur pétrolier.

Le Koweït, quatrième plus gros producteur des pays de l'Opep, produit actuellement trois millions de barils par jour.

Une grève prolongée pourrait réduire drastiquement cette production.