Les députés du Hamas ont réclamé mardi à Gaza des élections législatives et présidentielle, dix ans exactement après le dernier scrutin dans les Territoires palestiniens, que le mouvement islamiste avait remporté avant d'être privé de sa victoire.

Lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion du dixième anniversaire des législatives de 2006, les membres gazaouis de la coalition du Hamas au Parlement ont appelé à «l'annonce d'une date précise pour la tenue d'élections législatives et présidentielle».

Ahmed Bahar, premier vice-président du Parlement et haut responsable du Hamas, a appelé à «travailler au plus vite à une réconciliation de la société et à colmater les brèches ouvertes par des années de division politique». Il a salué la tenue ce mois-ci d'une réunion du Hamas et du mouvement rival Fatah à Doha.

Le Parlement palestinien ne s'est plus réuni depuis 2007 et une quasi-guerre civile entre le Hamas et le Fatah laïque et modéré du président palestinien Mahmoud Abbas.

En janvier 2006, le Hamas avait remporté les législatives, des élections décrites comme les plus transparentes tenues dans les Territoires palestiniens. Mais les résultats n'ont pas été acceptés par la communauté internationale qui exigeait du Hamas qu'il renonce à la violence et reconnaisse Israël et les accords signés avec lui.

Hamas et Fatah se sont livré en 2007 une guerre fratricide pour le pouvoir dans la bande de Gaza.

Depuis 2007, le Hamas gouverne sans partage l'enclave, tandis que l'Autorité palestinienne dirige la Cisjordanie occupée où elle siège. Un accord de réconciliation conclu au printemps 2014 pour mettre fin aux divisions tient toujours. L'accord prévoyait des élections d'ici à fin 2014.

Ahmed Bahar a exhorté la Ligue arabe, l'ONU et les organisations internationales à travailler pour faire pression pour la levée du blocus qu'Israël impose depuis 2006 à la bande de Gaza et qui a poussé l'économie du petit territoire hermétiquement clos au bord du gouffre.

Il a aussi appelé l'Égypte à ouvrir «au plus vite aux personnes et aux biens» le point de passage de Rafah, unique ouverture sur le monde non contrôlée par Israël. Il lui a aussi demandé de «cesser d'inonder Gaza», alors que les Palestiniens accusent Le Caire d'avoir inondé sa zone tampon avec la bande de Gaza pour y noyer les tunnels de contrebande allant de et vers l'enclave.