Malgré le prestige de son nom, le petit-fils de l'ayatollah Khomeini (né Rouhollah Mousavi), fondateur de la République islamique d'Iran, a été exclu d'élections prévues en février, car officiellement ses compétences religieuses n'ont pu être vérifiées.

Hassan Khomeini, un proche des réformateurs âgé de 43 ans, ne pourra concourir le 26 février pour un siège à l'Assemblée des experts, une institution composée uniquement de religieux.

Son exclusion a été annoncée par son fils Ahmad Khomeiny, qui a expliqué sur son compte Instagram que le Conseil des Gardiens de la Constitution n'avait pas pu «vérifier les compétences» religieuses de son père, un religieux de rang moyen.

«Hier soir, il est devenu clair que le Conseil des Gardiens de la Constitution n'a pas pu vérifier la compétence scientifique (religieuse) de mon père malgré l'avis de dizaines de dignitaires religieux», a expliqué Ahmad Khomeiny.

Cette exclusion était envisagée depuis qu'Hassan Khomeiny n'avait pas participé à un examen de théologie organisé début janvier par ce Conseil dans la ville sainte de Qom, auquel ont pris part quelque 400 candidats.

Hassan Khomeiny n'a pas de position politique officielle. Il est juste chargé de gérer le mausolée de l'imam Khomeiny dans le sud de Téhéran.

Il est aussi considéré comme le chef de la famille depuis le décès des fils de l'imam Khomeiny qui fonda la République islamique en 1979 et reste une référence importante dans la vie politique iranienne.

Ses partisans estiment qu'Hassan Khomeiny est «mojtahed», terme qui signifie qu'il a le rang religieux d'interpréter l'islam en se basant sur sa propre connaissance théologique.

Ces derniers mois, les responsables et médias réformateurs ont largement fait campagne pour sa candidature. Il est très populaire au sein de l'électorat modéré, mais régulièrement critiqué par les ultraconservateurs.

Scrutins cruciaux

Comme les autres candidats rejetés, Hassan Khomeiny peut faire appel jusqu'au 30 janvier auprès du Conseil des Gardiens de la Constitution chargé de superviser les élections et contrôlé par les conservateurs. La liste finale des candidats sera publiée le 9 février.

L'Assemblée des experts elle est chargée de nommer, surveiller et éventuellement démettre le guide suprême iranien. Elle pourra ainsi avoir un rôle important lorsque disparaîtra le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 76 ans.

Quelque 166 candidats, tous des hommes, ont été approuvés pour participer à l'élection aux 88 sièges de l'Assemblée, selon le porte-parole de la commission centrale de la surveillance des élections, Siamak Rah-Peyk.

Parmi eux, figurent l'ancien président Akbar Hashemi Rafsandjani et l'actuel président Hassan Rohani.

En revanche, l'un des imams de la prière du vendredi de Téhéran, l'ayatollah Kazem Seddiqi, proche des conservateurs, ou Seyyed Reza Taghavi, qui dirige le Conseil politique des imams de prières du pays, n'ont pas été approuvés. Le religieux réformateur Majid Ansari, vice-président chargé des affaires légales et parlementaires, a également été exclu.

Le 26 février, les Iraniens voteront aussi pour le Parlement, actuellement contrôlé par les conservateurs.

Les deux scrutins sont cruciaux pour le président modéré Hassan Rohani qui espère obtenir une majorité d'élus réformateurs et modérés au Parlement afin d'avoir les coudées franches pour appliquer ses réformes politiques et sociales.

Concernant le scrutin parlementaire, environ 60 % des 12 000 candidats inscrits ont été rejetés, dont de nombreux candidats réformateurs. Seuls 4700 ont été approuvés, mais la liste finale sera publiée le 9 février après l'examen des appels.

Le président Rohani a chargé son premier vice-président de mener des discussions avec le Conseil des Gardiens de la Constitution pour qualifier une partie des candidats rejetés.

Jeudi, il avait vivement critiqué les rejets de candidature. Le Majlis (parlement) est «la Maison de la Nation, non celle d'une seule faction» et «nous devons créer de l'espoir, de l'enthousiasme et de la concurrence», avait-il dit, en ajoutant que toutes les tendances politiques devaient pouvoir y avoir des représentants.