Les combats entre forces loyalistes et rebelles au Yémen se sont concentrés samedi dans les environs de la capitale Sanaa, neuf mois jour pour jour après l'intervention dans ce pays d'une coalition militaire arabe sous commandement saoudien.

Une offensive des rebelles chiites Houthis pour reprendre des positions qu'ils avaient perdues au nord-est de la capitale Sanaa a été mise en échec par les forces progouvernementales, ont indiqué des sources militaires en faisant état d'au moins 20 rebelles tués.

« Les Houthis ont lancé vendredi une offensive en direction de Jebel al-Salb, dans la région de Nahim », une zone montagneuse reconquise par les forces loyalistes, « mais ils ont été repoussés samedi matin », a déclaré à l'AFP un chef de forces loyalistes.

« Au moins 20 Houthis ont été tués dans les violents combats engagés depuis la nuit dernière », a indiqué un autre responsable militaire, qui a fait état de victimes parmi ses hommes mais sans en préciser le nombre.

La conquête le 18 décembre par les forces loyalistes de Jebel al-Salb, à quelque 40 km de Sanaa, a ouvert un nouveau front dans la guerre aux environs de la capitale, aux mains des rebelles depuis l'an dernier.

Des renforts en hommes et en matériels, dont des blindés et des chars, ont été acheminés dans le secteur par les forces loyalistes et celles de la coalition arabe qui est intervenue fin mars au Yémen en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

En soirée, six soldats loyalistes ont été tués lorsque trois roquettes tirées par les Houthis ont atterri dans l'enceinte d'un « palais présidentiel » à Marib, une ville à l'est de Sanaa, contrôlée par les pro-Hadi, selon une source militaire loyaliste.

La guerre au Yémen a fait près de 6000 morts et quelque 2,5 millions de déplacés.

Au nord de la capitale Sanaa, des avions de combat de la coalition ont mené à l'aube plusieurs raids contre des poches de résistance des rebelles à Majzar, une région de la province de Jawf, contrôlée en grande partie par les forces loyalistes, selon Mohamed al-Behaih, un porte-parole de la « Résistance populaire », une force pro-Hadi.

Il a ajouté que ses hommes avaient progressé dans la région d'Al-Ghayl, une autre localité de la province de Jawf.

Raids dans le fief des Houthis 

Des frappes aériennes ont également visé des positions des rebelles à Baqim et Kitaf, dans la province de Saada, le fief des Houthis dans le nord du Yémen, selon des sources militaires loyalistes. Les rebelles ont confirmé ces frappes dans un communiqué publié par l'agence de presse qu'ils contrôlent.

Dans la province de Hajjah, frontalière de l'Arabie saoudite, des combats se déroulaient au nord-est de Haradh, une ville à la position stratégique, reprise le 17 décembre par les pro-Hadi, ont indiqué des sources militaires.

« Nous affrontons une contre-offensive des Houthis, qui cherchent à reconquérir Jebel al-Nar », une zone montagneuse qu'ils avaient perdue la semaine dernière, a déclaré un officier des forces loyalistes.

Bénéficiant d'une couverture aérienne assurée par des hélicoptères de combat saoudiens, les loyalistes « ont repoussé l'attaque et infligé de lourdes pertes humaines aux Houthis », a ajouté l'officier.

Dans le sud-ouest du Yémen, les rebelles ont bombardé samedi des quartiers résidentiels de Taëz, la troisième ville du pays, faisant « plusieurs victimes », selon une source militaire.

Hôpital fermé

Les affrontements dans les banlieues sud et ouest de Taëz ont fait au moins quatre morts - deux rebelles et deux combattants loyalistes -, alors que six autres rebelles ont péri dans une embuscade à Maqbanah, au nord-ouest de Taëz, a ajouté cette source.

Le plus grand hôpital public de Taëz, ville assiégée depuis des mois par les rebelles, a fermé ses portes vendredi en raison de « la rupture de tous ses stocks en médicaments et en matériels de chirurgie », a annoncé sa direction samedi.

Une aide humanitaire, annoncée le weekend dernier par l'ONU, « n'est jamais parvenue aux habitants du centre de Taëz, les Houthis ayant mis la main sur cette aide pour la servir à leurs partisans », a accusé Abdelkarim Chamsane, chef d'une organisation humanitaire locale.

Les opérations militaires se poursuivent au Yémen malgré un cessez-le-feu décrété par le gouvernement de M. Hadi et constamment violé.