Le Congrès des États-Unis devrait adopter définitivement mercredi une loi qui sanctionne les banques finançant le Hezbollah libanais, façon indirecte de frapper l'Iran dont il est un important allié régional.

Les élus ciblent aussi la chaîne de télévision du Hezbollah, Al Manar, déjà désignée comme une organisation «terroriste» par les États-Unis, et qu'ils cherchent à couper des opérateurs satellitaires qui la diffusent.

La Chambre des représentants doit adopter dans l'après-midi la législation déjà adoptée unanimement par le Sénat le 17 novembre. La majorité républicaine prévoyait une très large majorité en faveur du texte.

Barack Obama promulguera la loi, a confirmé à l'AFP un haut responsable de l'administration démocrate, satisfait de pouvoir «intensifier la pression contre l'organisation terroriste Hezbollah».

La mesure ordonnerait au président américain de prescrire des réglementations afin de sanctionner les institutions financières étrangères qui feraient des transactions avec le Hezbollah ou blanchiraient des fonds pour l'organisation.

L'administration américaine sera sommée de fournir au Congrès une série de rapports afin de mettre en lumière les réseaux internationaux du Hezbollah, notamment en Amérique latine, Afrique subsaharienne et Asie. L'exécutif devra notamment énumérer les pays qui soutiennent le Hezbollah, ou dans lesquels le groupe maintient une importante base logistique.

«Le Hezbollah a dû étendre sa portée, car la plupart des banques libanaises ne veulent pas faire affaire avec lui», explique à l'AFP un spécialiste de la législation à la Chambre des représentants.

Le Congrès devra être informé des éventuelles banques centrales étrangères liées financièrement au groupe.

Sous 90 jours, Washington devra également désigner dans un rapport au Congrès les opérateurs satellitaires qui ont des liens avec Al Manar.

Et le président Barack Obama devra, sous 120 jours soit d'ici avril, rendre des rapports décrivant les activités du Hezbollah dans le trafic de drogues, ainsi que ses possibles activités criminelles transnationales comme le trafic d'être humains.

Les États-Unis ont désigné le Hezbollah comme organisation terroriste pour la première fois en 1995.