Au moins 20 Saoudiennes ont été élues aux premières élections ouvertes aux femmes dans le royaume ultraconservateur où elles restent soumises à diverses restrictions, a indiqué lundi à l'AFP le porte-parole de la commission électorale.

«Les femmes élues sont, jusqu'à présent, au nombre de 20», a déclaré à l'AFP Judaya al-Qahtani, en faisant le point sur le scrutin de samedi, le premier auquel les Saoudiennes ont participé en tant qu'électrices et candidates.

Selon lui, leur nombre pourrait s'élever à 21 élues. «Une candidate est arrivée ex aequo avec un candidat de sa circonscription» et «un tirage au sort doit les départager dans les trois prochains jours, conformément aux règlements», a-t-il précisé.

Les élections de samedi, saluées par Washington comme une «étape historique», sont considérées comme un événement majeur, car l'Arabie saoudite était le dernier pays au monde à dénier à ses citoyennes le droit de voter ou de se porter candidate à un scrutin.

Ces 20 femmes représentent un peu moins de 1 % des élus : 2106 sièges étaient à pourvoir dans les 284 Conseils municipaux, des assemblées aux pouvoirs limités qui sont les seules dans le royaume à inclure des représentants élus.

Plus de 900 femmes figuraient parmi 6440 candidats en lice pour le scrutin. Près de 1,5 million de personnes âgées de 18 ans et plus étaient inscrites pour voter, dont environ 119 000 femmes.

La participation des femmes a atteint 80 % dans certaines parties du pays, bien supérieure au taux de participation au niveau national qui était, selon le gouvernement, de 47,4 %.

L'Arabie saoudite, monarchie absolue régie par une version rigoriste de l'islam, est l'un des pays les plus restrictifs au monde pour les femmes : elles n'ont pas le droit de conduire et doivent obtenir l'accord d'un homme - un tuteur - pour travailler ou voyager.