La confusion régnait toujours vendredi sur le sort du chef des talibans Akhtar Mansour, blessé lors d'une querelle, et annoncé comme mort par un porte-parole gouvernemental afghan.

La direction des talibans a rejeté les informations émanant de sources au sein du renseignement et des talibans, selon lesquelles le mollah Mansour a été grièvement blessé lors d'une fusillade au cours d'une réunion du mouvement islamiste, profondément divisé, près de la ville pakistanaise de Quetta.

Un porte-parole du gouvernement est allé plus loin vendredi, assurant que Mansour n'avait pas survécu aux tirs, ce qui fragiliserait les efforts en cours pour relancer des pourparlers entre Kaboul et les talibans.

«Le chef des talibans, le mollah Akhtar Mansour, est décédé de ses blessures», a assuré sur Twitter Sultan Faizi, porte-parole du premier vice-président afghan, sans donner de sources ni de preuves.

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a qualifié ces informations de «totalement infondées», assurant à l'AFP que le mollah Mansour était vivant et en bonne santé.

La mort de son charismatique prédécesseur, le mollah Omar, avait été gardée secrète pendant près de deux ans par le mouvement.

Cet incident, qui semble témoigner de divergences profondes au sein de la rébellion, intervient quatre mois à peine après la nomination du mollah Mansour à la tête des talibans.

Si sa mort venait à être confirmée, elle pourrait raviver la lutte pour le pouvoir et accentuer le risque de combats fratricides au sein du mouvement divisé.

«Si Mansour est décédé, les talibans feront tout ce qu'ils peuvent pour garder cela secret le plus longtemps possible», a déclaré l'expert militaire Atiqullah Amarkhil, basé à Kaboul. «Son décès pourrait déclencher de nouveaux combats internes».

Début novembre, une faction dissidente s'était constituée formellement, en se choisissant un chef, le mollah Mohammed Rassoul.

Des sources officielles afghanes ont confirmé mercredi la mort du second du mollah Rassoul, le mollah Dadullah, tué le mois dernier lors des combats avec les loyalistes pro-Mansour.

La faction dissidente de Rassoul, présentée comme partisane d'une ligne dure et proche de l'organisation État islamique, constitue  également un défi majeur pour les pourparlers de paix, actuellement suspendus.