Le ministre iranien des Affaires étrangères cherche à trouver une solution «humanitaire» à la cause du journaliste américain Jason Rezaian, rappelant toutefois qu'il devait faire face à plusieurs accusations.

Mohammad Javad Zarif, qui était à une conférence pour discuter de la situation en Syrie et du rôle de l'Iran dans le conflit, n'a pas voulu fournir plus de détails sur la condamnation du journaliste du Washington Post relativement à des accusations d'espionnage.

Aucune autre information n'a été rendu publique sur le verdict ou sur la peine que recevra M. Rezaian, qui est détenu depuis plus d'un an dans la République islamique.

M. Zarif a rappelé que l'affaire suivait son cours devant les tribunaux, mais il a souligné que son gouvernement faisait des efforts pour la résoudre avec une «perspective humanitaire».

M. Rezaian avait été emprisonné avec sa femme, qui est journaliste au quotidien The National aux Émirats arabes unis, et deux photojournalistes le 22 juillet 2014. Ils ont tous été libérés depuis, sauf lui.

Le journaliste américain, qui était le chef de bureau du journal à Téhéran depuis 2012, a passé la majeure partie de sa vie aux États-Unis et il détient les deux citoyennetés. L'Iran ne reconnaît pas la double citoyenneté.

Un média officiel de l'État iranien, qui avait révélé la condamnation du journaliste, a indiqué que M. Rezaian avait amassé des informations sur des individus iraniens et étrangers, ainsi que sur des entreprises qui auraient contourné les sanctions internationales. Il aurait ensuite remis ces données aux États-Unis.

Plus tôt ce mois-ci, le département des renseignements de l'organisation des Gardiens de la Révolution a plaidé devant le Parlement que le journaliste américain avait tenté de «renverser» le système iranien.

L'avocate de M. Rezaian, Leila Ahsan, a confié à l'Associated Press, samedi, que les enjeux politiques compliquaient les procédures judiciaires.

«Ce n'est pas une affaire normale. En vertu de la loi, le verdict n'aurait pas dû être livré une semaine après la fin du procès. Ce n'est pas ce qui est arrivé», a-t-elle constaté.

Me Ahsan n'a pas encore reçu le verdict, mais elle prévoit déjà porter la cause en appel. «M. Rezaian est innocent et il doit être libéré», a-t-elle tranché.