Le président américain Barack Obama a exprimé vendredi son inquiétude face à la flambée de violences entre Israéliens et Palestiniens, appelant à enrayer l'escalade qui fait planer le spectre d'une troisième intifada.

« Nous sommes très inquiets de cette explosion de violences », a déclaré le président Obama lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-coréenne Park Geun-Hye à la Maison-Blanche.

M. Obama a également condamné « dans les termes les plus fermes toutes les violences contre des innocents, réaffirmons notre conviction qu'Israël a le droit de maintenir l'ordre et la loi et de protéger ses citoyens des attaques au couteau et des violences de rue », a-t-il poursuivi.

Il a estimé « important à la fois pour le premier ministre Benyamin Nétanyahou et les élus israéliens et pour le président (palestinien) Abbas ainsi que d'autres responsables d'essayer d'atténuer la rhétorique susceptible d'alimenter la violence, la colère et l'incompréhension », a encore réclamé M. Obama.

Jeunesse en colère

La Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, sont en proie depuis le 1er octobre à des violences qui ont réveillé les craintes concernant une nouvelle intifada. La bande de Gaza a été aspirée dans cette spirale le 9 octobre.

Une jeunesse échappant apparemment à tout contrôle politique exprime sa colère contre l'occupation et la colonisation. Les affrontements entre jeteurs de pierres et forces israéliennes sont quotidiens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons sont constantes et les attaques à l'arme blanche quotidiennes.

Depuis le 1er octobre, les violences ont fait 37 morts, dont plusieurs auteurs d'attaques, et des centaines de blessés côté palestinien ainsi que sept morts et des dizaines de blessés côté israélien.

L'ambassadeur d'Israël aux États-Unis a évoqué plus tôt une rencontre la semaine prochaine en Allemagne entre le secrétaire d'État américain John Kerry et Benyamin Nétanyahou, au moment où la flambée de violences a connu un nouvel épisode vendredi avec une attaque palestinienne contre un site sacré juif à Naplouse.

Les tensions ont également été alimentées par l'interdiction faite par Israël aux hommes de plus de 40 ans de pénétrer pour la prière du vendredi sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, à Jérusalem-Est.

« Sur la durée, le seul moyen par lequel Israël peut véritablement assurer sa sécurité et le seul moyen par lequel les Palestiniens peuvent réaliser les aspirations de leur peuple, ce sont deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité », a estimé Barack Obama.

Pour l'heure, « tout le monde doit se concentrer sur le fait qu'il faut garantir qu'aucune personne innocente ne soit tuée », a-t-il ajouté.

Le département d'État n'a pas confirmé la rencontre entre MM. Kerry et Nétanyahou, mais l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis a divulgué cette information à la chaîne CNN, au moment où le chef de la diplomatie américaine entame une tournée qui l'amènera en Italie, en France et en Espagne.

Avant de partir, M. Kerry avait dit qu'il pourrait se rendre au Proche-Orient dans les « prochains jours » dans l'espoir d'aider à ramener le calme entre Israéliens et Palestiniens.