L'ONU a condamné vendredi l'attaque palestinienne contre un site sacré juif à Naplouse, à l'ouverture d'une session du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Cisjordanie et à Jérusalem.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon «condamne fermement cet acte répréhensible» commis contre le tombeau de Joseph, en Cisjordanie, et réclame que les responsables soient «rapidement traduits en justice», a déclaré le secrétaire général adjoint aux affaires politiques Tayé-Brook Zerihoun.

Ce dernier a «salué» la réaction du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a condamné l'attaque et ordonné une enquête.

Cette attaque est «particulièrement troublante par sa dimension religieuse», a ajouté Tayé-Brook Zerihoun, en mettant en garde contre «la transformation d'un combat national en un combat religieux» qui aurait des «conséquences catastrophiques».

«Nous demandons à tous les camps de respecter les lieux saints», a-t-il dit.

Le représentant israélien à cette réunion a réaffirmé que l'État hébreu n'accepterait «aucune présence internationale sur le mont du Temple» (l'esplanade des Mosquées pour les musulmans) à Jérusalem-Est, théâtre d'affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes.

Selon le représentant permanent adjoint israélien David Roet, «une telle présence constituerait un changement dans le statu quo» qui régit les lieux saints à Jérusalem et réglemente l'accès des croyants juifs et musulmans à ces lieux.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a rejeté à de nombreuses reprises une modification de ce statu quo, que les Palestiniens le soupçonnent de vouloir changer.

Les Palestiniens demandent de leur côté une protection internationale pour la population civile des territoires occupés. Selon l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour, devant la situation «explosive» à Jérusalem-Est, il faut que l'ONU trouve le moyen de «fournir une protection» aux Palestiniens, y compris en déployant une force internationale, «en commençant par la Vieille ville de Jérusalem et la Mosquée al-Aqsa» qui se trouve sur l'esplanade.

Pour le nouvel ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon, il faut plutôt que le Conseil «dénonce clairement l'incitation» à la violence de la part de la direction palestinienne et qu'il «soutienne des négociations directes» entre Israël et les Palestiniens. Ces négociations de paix sont suspendues depuis un an et demi.

La réunion d'urgence de ce vendredi, demandée jeudi par la Jordanie au nom des pays arabes, ne doit déboucher sur aucune résolution ou prise de position commune du Conseil.

Selon son ambassadeur François Delattre, la France a cependant l'intention de proposer à ses partenaires un projet de déclaration, non contraignante, à négocier dans les prochains jours.

Ce texte vise à «appeler au calme, à la retenue de la part de toutes les parties, mais aussi au maintien du statu quo sur l'esplanade des Mosquées», a indiqué l'ambassadeur devant le Conseil.

Il a aussi souligné la nécessité de «travailler à apporter un horizon politique concret», afin de fournir une «réponse durable» à cette crise.

Il a rappelé à cet égard l'idée française d'un «groupe international de soutien» pour relancer un processus de paix dans l'impasse depuis le printemps 2014.

Nétanyahou rencontrera Kerry à Berlin

Le secrétaire d'État américain John Kerry va rencontrer le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou la semaine prochaine en Allemagne, au moment où le Proche-Orient est confronté à une nouvelle flambée de violences, a annoncé vendredi l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis sur CNN.

Les deux dirigeants «essaient de trouver une solution, parce que le premier ministre (israélien) va se rendre en Allemagne pour discuter avec (la chancelière) Angela Merkel, et donc le secrétaire d'État (John) Kerry va se rendre là-bas pour que ça se fasse», a déclaré Ron Dermer.

Le gouvernement allemand a annoncé vendredi que le premier ministre israélien serait reçu mercredi à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel. Le dirigeant israélien avait annulé une visite en Allemagne début octobre en raison des violences israélo-palestiniennes.

Le département d'État n'était pas encore en mesure de confirmer cette rencontre, mais l'ambassadeur donne cette information au moment où le chef de la diplomatie américaine John Kerry a entamé vendredi une tournée qui l'amènera en Italie, en France et en Espagne.

Avant de partir, M. Kerry avait dit qu'il pourrait se rendre au Proche-Orient dans les «prochains jours» afin d'aider à ramener le calme entre Israéliens et Palestiniens.

Les États-Unis et Israël, en principe alliés indéfectibles, sont en froid depuis l'échec du processus de paix israélo-palestinien en avril 2014.