Le blogueur saoudien Raif Badawi, condamné à dix ans de prison et mille coups de fouet, une coalition d'opposants politiques au Venezuela et l'opposant russe assassiné Boris Nemtsov sont les finalistes du prix Sakharov pour la liberté d'expression, décerné par le Parlement européen, selon un communiqué publié jeudi.

Animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, Raif Badawi - dont la famille est réfugiée à Sherbrooke - est emprisonné depuis 2012.

Il a été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à cinquante coups de fouet par semaine pendant vingt semaines pour «insulte à l'islam». Ces châtiments corporels ont toutefois été suspendus en janvier 2015, en raison de l'indignation internationale.

Le profil de Boris Nemtsov est celui d'un opposant à la politique du président russe Vladimir Poutine. À 55 ans, cet ancien vice-premier ministre a été tué de quatre balles dans le dos en février, au pied du Kremlin.

Des prisonniers politiques au Venezuela ainsi que l'opposition démocratique vénézuélienne incarnée par la «Table de l'unité démocratique», une coalition électorale formée en 2008 pour rassembler l'opposition au président Hugo Chavez, sont également retenus pour le prix Sakharov.

«Des hommes politiques, des étudiants et des dirigeants de l'opposition ont été détenus ou sont assignés à résidence pour avoir exercé leur droit à la liberté», a expliqué le Parlement européen dans son communiqué.

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, doit annoncer le nom du finaliste le 29 octobre. Le prix sera ensuite remis le 16 décembre. En 2014, il avait récompensé le médecin congolais Denis Mukwege pour le combat qu'il mène en faveur des femmes victimes de violences sexuelles.