Pressée par les États-Unis, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) s'est dite ouverte à l'idée de laisser plus de soldats que prévu en Afghanistan après 2016, mais les représentants de l'alliance attendent que l'administration Obama se prononce sur la question avant de procéder officiellement à une annonce.

Le secrétaire américain à la Défense Ash Carter a affirmé qu'il avait discuté de cet enjeu avec plusieurs alliés de l'OTAN, jeudi. Il leur a demandé de considérer l'idée d'abandonner leur plan de départ visant à réduire considérablement la présence militaire sur le territoire afghan à la fin de l'année prochaine.

Devant les journalistes, M. Carter a affirmé qu'il avait encouragé ses partenaires à « rester flexibles » et à réfléchir à l'option « d'apporter des ajustements » au plan, qui a maintenant deux ans et demi, a-t-il rappelé.

Selon le plan auquel faisait référence M. Carter, les États-Unis allaient conserver 1000 soldats sur place après 2016. Or, l'administration Obama pourrait répondre favorablement à la requête des commandants de l'armée en laissant plutôt plusieurs milliers de soldats pour aider le gouvernement afghan à combattre les talibans.

Bien que plusieurs membres de l'administration appuient cette proposition, M. Obama n'a pas encore pris sa décision, et il n'a pas prévu d'annonce imminente, selon des porte-parole américains qui ont requis l'anonymat.

Le plus haut commandant militaire en Afghanistan, le général John Campbell, a plaidé devant le Congrès jeudi que de diminuer les troupes à seulement 1000 militaires limiterait l'entraînement des forces afghanes et les opérations antiterroristes.

« Si nous nous rendons à 1000, il n'y a pas de force antiterroriste structurée avec ce nombre », a tranché le général Campbell à la Commission des forces armées de la Chambre des représentants.

Barack Obama souhaite depuis longtemps mettre fin à la guerre en Afghanistan et ainsi diminuer le nombre de soldats américains en sol afghan d'ici la fin de sa présidence, en janvier 2017. Il a cependant permis plus de flexibilité aux commandants pour qu'ils ralentissent le nombre de départ en fonction des menaces pour la sécurité.

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a déclaré jeudi que les décisions de l'alliance seraient prises en fonction des informations sur la sécurité au pays, qui aideront à déterminer combien de militaires supplémentaires seraient nécessaires, où ils seraient établis et pour combien de temps. Il a prédit que l'OTAN pourrait annoncer sa décision dans les prochaines semaines, mais l'incertitude de M. Obama pourrait retarder ses plans.