Les organisations humanitaires qui étaient présentes dans la ville afghane de Kunduz ont fui en raison des combats, et cherchent à évaluer les besoins de la population après le bombardement meurtrier «par erreur» de l'hôpital de MSF, a indiqué mardi l'ONU.

«Il ne reste actuellement plus d'agences humanitaires dans la ville de Kunduz», a déclaré aux médias un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

«Deux entités de l'ONU, quatre ONG nationales et dix ONG internationales ont été temporairement transférées en raison du conflit en cours et de l'instabilité de la situation sécuritaire à Kunduz. Toutes les organisations humanitaires souhaitent revenir à Kunduz dès que la sécurité le permet pour aider la population situation», a-t-il précisé à l'AFP.

«La majorité des marchés sont fermés. Des milliers de personnes sont déplacées. Les besoins humanitaires à l'intérieur de Kunduz sont largement inconnus en raison du manque d'accès», s'est-il inquiété.

Il a expliqué que certaines organisations non gouvernementales et agences humanitaires, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), disposaient de stocks dans la région, et qu'elles tentaient de les distribuer de façon «sporadique» en raison du manque d'accès.

Pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé dans un communiqué qu'elle aidait les autorités afghanes à obtenir et envoyer de l'aide sur place.

Une équipe médicale est arrivée mardi à l'hôpital militaire de Kunduz. Les urgences qui arrivent dans cet hôpital sont transférées en ambulances dans d'autres hôpitaux militaires, selon l'OMS. «Le ministère de la santé afghan prévoit d'établir, avec l'OMS, un centre temporaire à Kunduz», ajoute l'agence onusienne.

L'hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz touché par un bombardement américain samedi, tuant 22 personnes, a été pris pour cible «par erreur», a déclaré mardi à Washington le général John Campbell, chef de la mission de l'OTAN en Afghanistan.

L'ONG a qualifié la frappe de «crime de guerre» et exige une enquête indépendante. Le secrétaire général Ban Ki-moon a appelé à une enquête «complète et impartiale».