Environ 13 000 structures palestiniennes sont sous le coup d'ordres de démolition israéliens en Cisjordanie occupée, indique l'ONU, alors que les Nations unies et l'Union européenne ont récemment enregistré un nombre record de déplacés du fait de ces destructions.

De 1988 à 2014, Israël a délivré plus de 14 000 ordres de démolition dans ce qui est appelé aujourd'hui la zone «C», les 60% de la Cisjordanie qui échappent totalement au contrôle des Palestiniens et sont sous contrôle administratif et militaire israélien, explique dans un rapport publié lundi le bureau pour la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Parmi eux, plus de 11 000 ordres peuvent toujours être exécutés à tout moment, selon l'Ocha.

«Dans de nombreux cas, un même ordre peut viser plusieurs structures appartenant à une même personne: une maison, un abri pour des animaux, un abri de stockage et des installations sanitaires», explique le rapport.

Selon l'ONU, depuis le début de l'année, au moins 356 constructions -- un terme qui recouvre aussi bien des panneaux solaires que des habitations en dur -- dont 81 financées par des aides internationales, ont été détruites par les autorités israéliennes dans la zone «C», où les Palestiniens n'obtiennent généralement jamais de permis de construire.

La raison invoquée par Israël pour ces destructions est l'absence de ce permis.

Contacté par l'AFP, le Cogat, l'organe du ministère israélien de la Défense chargé de coordonner les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens, a contesté les chiffres avancés par l'ONU.

Le Cogat estime notamment que le rapport évoque des cas à Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël, mais qui ne sont pas sous sa responsabilité.

Mi-août, en une semaine, Israël avait détruit au moins 63 maisons et infrastructures, privant de toit 132 Palestiniens, dont 82 enfants, soit le nombre de personnes déplacées le plus élevé depuis trois ans, selon l'ONU.

Au-delà de ces démolitions, la menace de destruction pèse comme une épée de Damoclès sur les habitants, assure l'Ocha. «Si seulement une minorité des ordres de démolition a été mise en oeuvre, ces ordres n'ont pas de date d'expiration et plongent les foyers visés dans un état d'incertitude et de menace permanente», dénonce l'agence onusienne.

Selon l'ONU, 300 000 Palestiniens vivent dans la zone C, ainsi que 356 000 colons israéliens.