Un attentat antichiite à la voiture piégée a fait mardi un mort et cinq blessés dans la capitale yéménite Sanaa, que le groupe djihadiste État islamique (EI), qui considère les chiites comme des hérétiques, a rapidement revendiqué.

La nouvelle attaque est intervenue à un moment où la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite a intensifié mardi ses raids aériens au Yémen au lendemain d'une sanglante journée marquée par la mort de 124 personnes, selon les rebelles chiites des Houthis.

Arrivé dimanche à Sanaa, l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, poursuivait dans le même temps ses efforts pour obtenir une trêve humanitaire, la guerre ayant déjà fait plus de 3000 morts, pour plus de la moitié des civils.

Une voiture piégée, garée à proximité de la mosquée Al-Raoudh dans le sud-est de Sanaa, a explosé à la sortie des fidèles de ce lieu de culte chiite après la prière musulmane du soir, ont indiqué des témoins et une source des services de sécurité, faisant état de morts et de blessés.

Selon un premier bilan obtenu de source médicale, une personne a été tuée et cinq autres blessées dans l'attentat.

Dans un communiqué, l'EI a vite endossé la responsabilité de l'attaque à Sanaa, la deuxième qu'il revendique en une semaine.

Le 30 juin avant l'aube, 28 personnes, dont huit femmes, avaient trouvé la mort dans un attentat, également à la voiture piégée, qui avait visé la résidence de deux dirigeants des Houthis dans la capitale.

L'EI, qui sème la terreur dans plusieurs pays arabes, surtout en Irak et en Syrie, avait signé le 21 mars ses premiers attentats au Yémen, en visant plusieurs mosquées chiites. Bilan: 142 morts, l'un des plus lourds enregistrés dans ce pays.

Raids aériens 

Dans le centre du Yémen, quatre rebelles ont été tués et dix autres blessés dans un attentat à la voiture piégée qui a visé en début de soirée un commissariat à Baïda, tenu par les insurgés, selon une source dans les services de sécurité et des témoins.

Baïda est un fief d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), très actif également dans le sud et le sud-est du Yémen.

Par ailleurs, dix fidèles ont péri dans une mosquée à Waht, une localité de la province de Lahj, touchée par un raid aérien de la coalition arabe, a dit à l'AFP un responsable provincial. La mosquée a été touchée «par erreur», a-t-il ajouté.

En soirée, les avions de combat de la coalition ont effectué des raids sur des positions rebelles dans le nord, notamment à Saada, Amrane et Hajja, ainsi que dans le sud, y compris à Aden, selon des témoins.

À Aden, la coalition a visé plus tôt dans la journée notamment le QG des services de renseignement et le siège de la télévision, ont indiqué des sources militaires.

Les civils continuent de payer un lourd tribut dans cette guerre qui a commencé lorsque les Houthis ont déclenché l'an dernier une offensive d'envergure à partir de Saada, leur fief dans le nord, prenant coup sur coup la capitale et de larges territoires dans le nord, le centre et l'ouest du Yémen.

Devant la progression des rebelles dans le sud, Riyad a pris la tête de la coalition pour les empêcher de s'emparer de tout le pays.

Depuis, au moins 1528 civils ont été tués et 3605 blessés, a indiqué mardi la commission de l'ONU pour les droits de l'Homme, précisant dans un communiqué qu'au moins 92 civils, dont 18 enfants et 18 femmes, avaient été tués entre le 17 juin et le 3 juillet.