Un tribunal israélien a donné jeudi au Shin Beth, le service de sécurité intérieur israélien, six jours pour accuser formellement ou relâcher un homme d'affaires canadien d'origine palestinienne, a rapporté son avocat.

Soupçonné de liens avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, Ibrahim Siyyam, qui possède aussi la nationalité jordanienne, est détenu en Israël depuis le 5 mai.

Son avocat Avi Baram a indiqué jeudi à l'AFP que son client était soupçonné de liens avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et qu'Israël considère comme un groupe «terroriste».

«Le service de sécurité israélien l'accuse d'avoir fait des dons en argent au Hamas dans le camp de réfugiés de Yarmouk (en Syrie), mais il a nié. Comment (le Shin Beth) peut-il savoir quelle famille a reçu cet argent et quel groupe celle-ci soutient», s'est interrogé Me Baram.

Selon l'avocat, l'homme d'affaires est aussi accusé d'avoir «fourni de l'argent au Hamas à Gaza». Il a démenti en affirmant qu'il avait apporté son aide à l'enclave palestinienne à travers l'Autorité palestinienne, selon son avocat. «S'ils (les Israéliens) considèrent que l'Autorité palestinienne c'est le Hamas, c'est une autre question», a ajouté Me Baram.

Selon l'avocat, M. Siyyam a quitté les Territoires palestiniens depuis plusieurs décennies et a plus tard obtenu les nationalités canadienne et jordanienne.

Des représentants des ambassades de ces deux pays ont pu lui rendre visite en détention.

Ibrahim Siyyam était arrivé le 1er mai avec un groupe d'hommes d'affaires pour participer à une conférence à Ramallah et a été arrêté le 5 mai alors qu'il retournait en Jordanie.

Un porte-parole du Shin Bet a indiqué à l'AFP que l'interrogatoire de M. Siyyam se poursuivait, se refusant à donner d'autres détails.

Israël et des groupes islamistes palestiniens dont le Hamas se sont livré à l'été 2014 dans la bande de Gaza une guerre qui a fait plus de 2200 morts côté palestinien et 73 côté israélien, la troisième guerre dans l'enclave palestinienne en six ans.