Au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines blessées mardi lorsqu'un kamikaze taliban a fait exploser son véhicule dans le stationnement du ministère afghan de la Justice, en plein centre de Kaboul, ont indiqué à l'AFP des responsables locaux.

«Le kamikaze a utilisé une voiture bourrée d'explosifs à l'intérieur du stationnement du ministère de la Justice, nous pouvons confirmer la mort d'au moins quatre personnes et de 24 blessés», a dit à l'AFP le porte-parole de la police de Kaboul, Ebadullah Karimi, qui ne comptait pas le kamikaze parmi les victimes.

Un autre responsable afghan avait plus tôt fait état de cinq morts, mais en incluant sans le savoir le kamikaze.

L'explosion a eu lieu à une heure où de nombreux employés du ministère de la Justice quittaient leurs bureaux.

Sur les lieux de l'attentat, plusieurs véhicules et des bus étaient endommagés, alors que des débris carbonisés jonchaient le sol, a constaté un photographe de l'AFP.

L'attentat a été revendiqué officiellement par les talibans en début de soirée. Dans un communiqué, le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a affirmé que «les procureurs, juges, employés du ministère de la Justice et autorités compétentes» étaient visés en raison des mauvais traitements subis, selon lui, par les prisonniers talibans.

«Un grand nombre de prisonniers ont subi des tortures et ont été tués dans des circonstances non élucidées», a ajouté le porte-parole avant de conclure: «l'Émirat islamique a décidé de venger ses compatriotes oppressés et innocents».

Deux autres attaques ont visé récemment l'institution judiciaire. Au moins quatre personnes avaient été tuées début mai dans deux attaques distinctes contre des bus transportant des employés du parquet général d'Afghanistan.

Par ailleurs, cette nouvelle attaque meurtrière est la troisième en une semaine dans la capitale afghane.

Elle fait suite à un attentat-suicide dimanche près de l'aéroport de Kaboul qui a fait trois morts, un Britannique travaillant pour la mission de police européenne en Afghanistan et deux jeunes afghanes.

Mercredi soir dernier, un raid nocturne des talibans contre une résidence hôtelière de Kaboul avait fait 14 morts, pour la plupart des étrangers venus assister à un concert de musique afghane.

Ces attaques s'inscrivent dans un contexte de combats quasi quotidiens entre les forces gouvernementales et les insurgés islamistes qui ont lancé leur «offensive de printemps» à la fin avril.

Cette nouvelle «saison des combats» est la première sans la présence massive des forces internationales, après les 13 années de conflit qui ont suivi la chute du régime taliban en 2001.

Depuis le départ de l'essentiel des troupes de combats de l'OTAN en décembre, les forces de sécurité afghanes sont seules face à l'insurrection talibane. Une force résiduelle de quelque 12 500 hommes est restée sous la bannière de l'OTAN pour assurer la formation de l'armée locale jusqu'en 2016.