Un haut responsable du service des renseignements militaires israéliens a mis en garde mercredi contre la menace croissante de conflits aux frontières d'Israël d'ici deux à trois ans.

Cet officier a également souligné lors d'un briefing avec des journalistes étrangers qu'Israël «aura à» cibler des zones civiles au Liban en cas de future confrontation avec le mouvement chiite armé Hezbollah étant donné la dispersion des sites d'armement de cette organisation.

Cette menace a été lancée après une attaque du Hezbollah en janvier au cours de laquelle deux soldats israéliens ont été tués dans le secteur occupé des Fermes de Chebaa, aux confins d'Israël, de la Syrie et du Liban. Cette attaque avait fait craindre le déclenchement d'une guerre.

L'officier, qui a requis l'anonymat, estime que le Hezbollah, avec lequel Israël a livré une guerre durant l'été 2006, détient plus de 100 000 roquettes cachées dans des zones civiles de villages libanais qui pourraient toucher le nord de l'État hébreu ainsi que des «centaines» d'autres roquettes capables d'atteindre tout le territoire israélien.

«Tout village libanais est un bastion militaire. La prochaine fois que nous mènerons une guerre avec le Hezbollah, nous aurons à attaquer chacune de ces cibles et nous espérons que la population civile ne s'y trouvera pas», a poursuivi l'officier.

Concernant la probabilité «d'une guerre de la part d'un pays ou d'une organisation qui se déclencherait subitement contre Israël», l'officier a estimé qu'elle était «moins élevée qu'il y a deux ou trois ans».

«Mais la probabilité d'une guerre résultant d'une escalade ou d'un mauvais calcul est beaucoup plus élevée que dans le passé en raison de la situation des organisations déployées autour d'Israël», a-t-il souligné, en faisant directement référence au Hezbollah, un allié de Téhéran.

«La menace iranienne constitue une menace tangible pour Israël. L'Iran aspire à dominer et contrôler le Moyen-Orient. Et le Hezbollah est un des instruments que l'Iran utilise pour appliquer cette politique», a poursuivi l'officier.

Selon lui, un accord sur le nucléaire iranien en cours de négociations actuellement permettrait à Téhéran de prospérer économiquement, ce qui devrait lui permettre d'accorder une aide financière plus importante à des organisations telles que le Hezbollah.

Les grandes puissances négocient actuellement avec Téhéran en vue d'arriver à un accord avant le 30 juin pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire en échange de la levée des sanctions internationales imposées à ce pays.