Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou soumettra jeudi son nouveau gouvernement au Parlement, a annoncé mercredi un porte-parole de la Chambre.

Au cours de cette séance de la Knesset prévue à 19h00, M. Nétanyahou prononcera un discours et présentera le programme du gouvernement, qui ne dispose que d'une majorité minimale de 61 voix sur 120. Les députés devront ensuite voter l'investiture et les ministres prêter serment, a ajouté le porte-parole.

En attendant ce vote, Benyamin Nétanyahou a entamé des ultimes discussions avec la distribution des portefeuilles ministériels restés vacants aux caciques du Likoud, son parti. Ces tractations risquent de durer toute la nuit de mercredi à jeudi.

Plus tôt, le Parlement avait définitivement adopté de justesse par 61 voix contre 59, une loi permettant à M. Nétanyahou de nommer davantage de ministres qu'auparavant.

Ce texte va lui permettre de distribuer plus de portefeuilles aux membres du Likoud, et écarter le risque d'une fronde de la part de parlementaires déçus au moment crucial où il demandera au Parlement d'approuver son gouvernement.

Avec une majorité limitée à un seul siège, M. Nétanyahou est à la merci de la moindre défection.

Le texte adopté mercredi reporte à la prochaine législature l'application d'une loi qui limitait à 18 le nombre de ministres (sans compter le chef du gouvernement) et à 4 celui des ministres adjoints, tout en interdisant la désignation de ministres sans portefeuille.

Une quinzaine de députés du Likoud se disputent une douzaine de portefeuilles réservés à ce parti dans les accords de coalition passés par M. Nétanyahou avec le parti nationaliste religieux Foyer juif, deux partis ultra-orthodoxes et Koulanou, un parti de centre droit, selon la presse.

La probable prochaine coalition gouvernementale fait de la paix avec les Palestiniens l'un de ses tout premiers objectifs, selon le texte de ses futures grandes lignes directrices publié mercredi.

Mais le document ne mentionne pas la création d'un État palestinien indépendant.

Grande aspiration des Palestiniens, la création d'un tel État qui coexisterait pacifiquement avec Israël est centrale dans les grands projets formés au sein de la communauté internationale pour régler un conflit de plusieurs décennies.

M. Nétanyahou avait enterré la création d'un État palestinien indépendant pendant la campagne en vue des législatives du 17 mars. Il est depuis revenu sur ses propos.

Il a assuré ne s'être jamais rétracté du discours de 2009 dans lequel il a endossé pour la première fois publiquement l'idée d'un État palestinien coexistant avec Israël, mais a ajouté que les conditions actuelles ne permettaient pas l'établissement d'un État palestinien et qu'elles devaient changer.

La recherche de la paix avec les Palestiniens arrive au deuxième rang des priorités de la coalition, derrière le droit des juifs à un État souverain en Israël. Un accord de paix serait soumis à l'approbation du Parlement et, si nécessaire, à un référendum, dit le document.

Les principes de coalition publiés mercredi ne diffèrent guère de ceux énoncés en 2009 et 2013 pour les deux précédents gouvernements de M. Nétanyahou.