Le ministre israélien sortant des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a annoncé lundi que son parti Israël Beiteinou (nationaliste) et lui ne participeraient pas au prochain gouvernement qu'essaie de former le premier ministre Benyamin Nétanyahou.

«Nous sommes parvenus à la conclusion claire et sans équivoque qu'il ne fallait pas de notre point de vue rejoindre la coalition actuelle», a déclaré M. Lieberman lors d'une conférence de presse diffusée sur les médias israéliens.

M. Lieberman a aussi annoncé sa démission, de pure forme dans le contexte de formation d'un nouveau gouvernement.

S'il s'en tient à cette déclaration, M. Lieberman laisse Benyamin Nétanyahou avec une majorité potentielle extrêmement ténue de 61 sièges sur 120 au Parlement pour soutenir le gouvernement qu'il doit former d'ici mercredi.

Après la victoire du Likoud, son parti de droite, aux législatives du 17 mars, M. Nétanyahou a engagé les tractations pour constituer avec cinq partis nationalistes et religieux, dont Israël Beiteinou, une majorité de 67 députés sur 120. Il n'a conclu jusqu'à présent que deux accords avec ses alliés potentiels.

M. Lieberman s'est félicité qu'Israël Beiteinou ait le choix «des principes et pas des portefeuilles». «Ce qui est en cours de formation n'est pas un camp national, mais un gouvernement opportuniste et conformiste», a-t-il ajouté.

Il a assuré avoir obtenu de M. Nétanyahou de conserver le portefeuille des Affaires étrangères, comme il le souhaitait, mais que cela n'avait pas suffi à le décider de participer au prochain gouvernement.

Le chef de la diplomatie sortant, qui a fait de la chute du Hamas un de ses chevaux de bataille, a aussi regretté que le gouvernement en voie de formation «n'avait aucune intention de renverser le régime du Hamas», le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza et qui a combattu aux côtés d'autres mouvements palestiniens l'armée israélienne durant la guerre de l'été 2014.

M. Lieberman, dont le parti demande une séparation entre la religion et l'État en Israël, a par ailleurs critiqué les concessions faites aux partis ultra-orthodoxes lors des négociations en cours.

M. Lieberman est un partenaire de longue date de Benyamin Nétanyahou. Il a fait ses premières armes en politique dans les années 1990 en tant que chef de cabinet de M. Nétanyahou lors de son premier mandat.

Il était ministre des Affaires étrangères depuis 2009, avec une interruption d'un an entre fins 2012 et fin 2013 en raison de charges de corruption qui pesaient contre lui. Son parti a participé aux deux gouvernements successifs de M. Nétanyahou depuis 2009.