Des dizaines de civils ont été tués lundi dans un raid aérien sur un camp de déplacés au Yémen, au cinquième jour de la campagne militaire arabe menée par l'Arabie saoudite contre des rebelles chiites soutenus par l'Iran.

Une frappe sur le camp d'Al-Mazrak, dans le nord-ouest du pays, a fait au moins 40 morts et 200 blessés, selon un nouveau bilan de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui travaille dans ce camp.

Des sources médicales dans un hôpital près du camp ont confirmé ce bilan.

Ces pertes civiles sont les plus lourdes depuis le lancement jeudi dernier de frappes d'une coalition d'une dizaine de pays arabes contre les rebelles chiites Houthis. Ces derniers ont déferlé, depuis Saada leur fief dans le nord, sur la capitale Sanaa en septembre, conquis des régions dans le centre, l'ouest et le sud où ils menaçaient la semaine dernière la grande ville d'Aden.

Selon des témoins, des ambulances ont eu des difficultés à parvenir à Al-Mazrak en raison de bombardements de la coalition sur la route menant au camp qui se trouve dans une région contrôlée par les Houthis.

Le camp de déplacés est en outre situé à moins de dix kilomètres d'une base militaire, selon des sources de l'administration locale.

Il abrite depuis 2009 des Yéménites déplacés par les combats entre les Houthis et le gouvernement central. Et 500 nouvelles familles y sont arrivées ces deux derniers jours, a indiqué Pablo Marco, chef du programme de Médecins sans frontières (MSF) pour le Moyen-Orient.

Blocus maritime

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui avait dû se réfugier à Aden après la prise de Sanaa par les Houthis en février, est actuellement à Riyad, après avoir reçu le soutien de la Ligue arabe dimanche.

«L'objectif final de l'opération est de réinstaller un gouvernement légitime et de relancer le processus politique», a affirmé un diplomate du Golfe pour souligner la fermeté de la coalition.

Le porte-parole de la coalition, Ahmed Assiri, a indiqué pour sa part lors de son point de presse quotidien à Riyad que les dernières frappes avaient ciblé des dépôts de missiles balistiques. Selon lui, la coalition a en outre imposé un blocus maritime au pays et tous les mouvements depuis et vers les ports yéménites seront contrôlés.

Lundi en fin d'après-midi, le nord de la capitale Sanaa a été secoué par des déflagrations provoquées par des raids aériens, selon un correspondant de l'AFP.

Au nord d'Aden, un officier de l'armée loyaliste a indiqué que des bombardements de la coalition et des «tirs provenant de la mer» avaient visé des colonnes de militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, allié aux Houthis.

Ces bombardements, qui ont fait 12 morts, visent à empêcher ces colonnes d'avancer sur l'aéroport international d'Aden, selon l'officier.

Sept rebelles ont en outre été tués par des roquettes en tentant d'attaquer cet aéroport, tandis que huit civils ont été tués par d'autres roquettes près d'Aden.

À Aden même, la deuxième ville du Yémen qui commence à manquer de tout, des combats entre groupes rivaux ont fait une centaine de morts depuis jeudi.

Évacuation de 500 Chinois 

Outre les raids aériens, les forces hostiles au gouvernement yéménite subissent également des pressions diplomatiques.

Ahmed Ali Saleh, fils du président déchu, a ainsi été limogé de son poste d'ambassadeur aux Émirats arabes unis par le président Hadi «à la demande» d'Abou Dhabi, ont indiqué des diplomates du Golfe.

Ali Abdallah Saleh, président de 1978 à 2012, est considéré comme l'artisan de la montée en puissance des Houthis contre lesquels son régime avait pourtant mené six guerres. Il s'est allié à la rébellion, à la suite de son départ forcé du pouvoir il y a trois ans après un soulèvement populaire et une médiation des monarchies du Golfe.

Début mars, le parti de l'ex-président avait organisé des manifestations à Sanaa pour demander que son fils Ahmed soit candidat à une élection présidentielle anticipée.

Entretemps, le pays se vide de ses derniers étrangers. Pékin a ainsi annoncé avoir rapatrié en deux jours près de 500 Chinois, après l'évacuation ces derniers jours de dizaines de diplomates et d'employés de l'ONU, ainsi que de centaines de Pakistanais.

500 Chinois évacués

Entretemps, le pays se vide des derniers étrangers qui ne l'ont pas déjà évacué. Pékin a ainsi annoncé avoir rapatrié en deux jours près de 500 Chinois qui étaient bloqués au Yémen.

Parallèlement à l'offensive militaire, les forces hostiles au président Hadi, actuellement réfugié en Arabie saoudite, subissent également des pressions diplomatiques.

Ahmed Ali Saleh, fils du président déchu, a ainsi été limogé de son poste d'ambassadeur aux Émirats arabes unis par le président Hadi «à la demande» d'Abou Dhabi, ont indiqué lundi des diplomates du Golfe.

Ali Abdallah Saleh, président de 1978 à 2012, est considéré comme l'artisan de la montée en puissance des Houthis contre lesquels son régime avait pourtant mené six guerres.

Il s'est allié à la rébellion, à la suite de son départ forcé du pouvoir il y a trois ans sous la pression de la rue et une médiation des monarchies du Golfe.

Début mars, le parti de l'ex-président a organisé des manifestations à Sanaa pour demander que son fils Ahmed soit candidat à une élection présidentielle anticipée.

Partis de leur fief à Saada (nord), les Houthis, issus de l'importante minorité zaïdite, ont déferlé sur Sanaa en septembre et conquis depuis de vastes régions dans le centre, l'ouest et le sud du Yémen.