L'Arabie saoudite, qui mène une intervention au Yémen, va être «vaincue», a affirmé vendredi le chef du Hezbollah libanais pro-iranien, Hassan Nasrallah, appelant les dirigeants arabes à «stopper cette agression».

Le Hezbollah chiite, impliqué sur les fronts syrien et irakien, est soutenu par la République islamique d'Iran, tout comme les rebelles chiites Houthis au Yémen, cible de l'intervention aérienne menée par Ryad depuis mercredi soir.

«L'issue de cette bataille est claire: l'Arabie saoudite sera vaincue et le peuple yéménite remportera une victoire incontestable», a souligné Hassan Nasrallah, qui s'est lancé dans une diatribe contre les dirigeants saoudiens.

Il s'exprimait dans un discours retransmis en soirée par la télévision de son parti, Al-Manar.

Les Houthis, soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont pris depuis septembre plusieurs régions du Yémen, dont la capitale Sanaa, et avançaient ces derniers jours vers Aden, menaçant le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Qualifiant les Houthis d'«opprimés», le chef du Hezbollah a soutenu que Ryad mène cette intervention car le royaume a perdu «son hégémonie sur le Yémen» et tente de la récupérer.

«Les dirigeants saoudiens ont encore une chance avant qu'ils ne soient vaincus et humiliés, celle de se comporter comme des frères avec les Yéménites et d'aller vers le dialogue car la porte est encore ouverte».

Il a enjoint la Ligue arabe, «au lieu d'être complice du sang versé au Yémen, d'assumer une responsabilité historique qui est celle de stopper cette agression et d'aller vers une solution politique».

«Sinon, la défaite et la honte seront au rendez-vous des envahisseurs», a-t-il prévenu.

Téhéran est le grand parrain du Hezbollah et a été à l'origine de sa formation au Liban dans les années 80 dans la foulée de l'invasion israélienne.

Le parti est financé et armé par la République islamique et combat les rebelles en Syrie aux côtés du régime de Bachar al-Assad, autre allié de l'Iran, ainsi que les jihadistes en Irak.

Depuis le début de l'intervention saoudienne, la chaîne Al-Manar consacre une large couverture à ce dossier. Cette même télévision diffuse régulièrement et en direct les discours du chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi.