L'Arabie saoudite a assuré lundi garantir une «justice pour tous», en réponse aux critiques proférées par la ministre suédoise des Affaires étrangères à la suite de la flagellation du blogueur Raif Badawi.

Margot Wallström avait dénoncé début mars les «méthodes moyenâgeuses» de la justice saoudienne contre Raif Badawi, flagellé pour «insulte envers l'islam».

Riyad avait alors qualifié d'«ingérence flagrante» ces déclarations et rappelé son ambassadeur à Stockholm.

Le gouvernement saoudien a «renouvelé [lundi] sa condamnation de ces déclarations insultantes». Le système judiciaire du royaume est «basé sur l'islam et assure la justice pour tous», a affirmé le ministre de la Culture et de l'Information Adel ben Zaid al-Toraifi à l'agence de presse officielle SPA.

«La liberté d'expression est garantie pour tous à l'intérieur du cadre de la charia», la loi islamique, a-t-il encore dit.

«En ce qui concerne les droits des femmes, la charia islamique assure l'égalité entre les sexes» et les Saoudiennes «ont fait des progrès significatifs dans de nombreux domaines, tout en maintenant leur identité arabe et islamique», a assuré SPA.

Le blogueur saoudien Raif Badawi a été condamné en novembre à 1000 coups de fouet pour «insulte à l'islam». Il en a reçu 50 en janvier, mais aucune séance de flagellation n'a depuis eu lieu.

Le 9 mars, Mme Wallström avait affirmé avoir dû annuler, sous la pression de l'Arabie saoudite, un discours qu'elle devait prononcer au Caire devant la Ligue arabe.

Dans ce discours, elle ne mentionnait à aucun moment l'Arabie saoudite mais évoquait entre autres la question des droits de l'Homme et des femmes. «Les droits des femmes ne bénéficient pas seulement aux femmes, mais à la société dans son ensemble», avait-elle notamment écrit.

L'Arabie, qui applique une interprétation rigoriste de l'islam, est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire. Les Saoudiennes doivent aussi obtenir l'autorisation d'un proche parent de sexe masculin pour travailler, se marier et voyager.