Le ministère de l'Intérieur à Gaza, tenu par le Hamas, a accusé samedi les services de sécurité de l'Autorité palestinienne d'être derrière des violences récemment survenues dans l'enclave et qui ont aggravé les tensions entre les deux rivaux historiques.

Lors d'une conférence de presse, le porte-parole du ministère Iyad al-Bozoum a accusé «des membres de l'ancienne sécurité à Gaza», celle de l'Autorité palestinienne avant le coup de force du Hamas en 2007, d'avoir «utilisé les conditions difficiles à Gaza, particulièrement après la dernière guerre (de l'été contre Israël), pour répandre le chaos et la confusion avec des explosions, des incendies de voitures et des tirs».

M. Bozoum n'a pas donné plus de précisions sur ces incidents, alors que des explosions visant des véhicules de membres du Fatah, du président de l'Autorité Mahmoud Abbas, comme du Hamas ont eu lieu ces derniers mois.

Selon lui, les enquêtes ont révélé que ces incidents étaient «le résultat de plans menés par des chefs de la sécurité à Ramallah», siège de l'Autorité en Cisjordanie occupée, «pour répandre le chaos à Gaza dans le but de couvrir l'échec du gouvernement et de le dégager de toute responsabilité».

Depuis que le Hamas a signé au printemps dernier sa réconciliation avec l'Autorité palestinienne, il n'a de cesse d'accuser le gouvernement d'indépendants né de cet accord de délaisser la bande de Gaza. L'Autorité, de son côté, accuse le mouvement islamiste d'entraver le travail du gouvernement dans l'enclave, où il rechigne à rendre le pouvoir.

Les relations entre Fatah et Hamas se sont un peu plus tendues en novembre, lorsqu'une série d'explosions a visé les domiciles d'une dizaine de responsables du Fatah à Gaza, causant des dégâts matériels, mais aucune victime.

Les responsables de ces attaques, comme celles ayant visé les véhicules de responsables du Hamas, n'ont jusqu'ici pas été découverts, mais, a assuré M. Bozoum, «plusieurs suspects ont été arrêtés».

Lors de la conférence de presse, M. Bozoum a diffusé des enregistrements qu'il a présentés comme ceux de ces suspects, des membres des services de sécurité de l'Autorité à Gaza avant 2007, qui affirment avoir commis ces attaques après avoir reçu des ordres d'officiers de la sécurité à Ramallah.

De son côté, Oussama al-Qawasmi, porte-parole du Fatah, a répliqué dans un communiqué diffusé par l'agence Wafa, qui dépend de l'Autorité palestinienne, qu'il s'agissait de «mensonges du Hamas auxquels personne ne croit, car chacun sait que le Hamas impose son pouvoir par la force». Il a accusé en retour le Hamas d'être «responsable des explosions et des incendies de voitures».