Le président palestinien Mahmoud Abbas a déploré le fait qu'Israël n'avait «aucun intérêt» à arrêter de «violer les résolutions de l'ONU», estimant que l'État hébreu devait comprendre qu'il y avait «un prix à payer» à la poursuite de l'occupation et son refus d'un État palestinien.

Israël «n'a aucun intérêt à changer, puisqu'ils (ndlr: les responsables israéliens) violent les résolutions de l'ONU et que dans le même temps ils sont récompensés par la communauté internationale avec davantage d'échanges commerciaux et d'accords», a déclaré le président palestinien dans un entretien avec la revue La Tercera paru samedi.

«Pour mettre fin à l'occupation, Israël doit comprendre qu'il y a un prix à payer» au statu quo, a poursuivi M. Abbas.

Mi-janvier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé avoir ouvert un examen préliminaire pour savoir s'il existait une «base raisonnable» pour ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été par Israël dans les Territoires palestiniens. Décision critiquée par Israël.

«Ceux qui ont peur de ces tribunaux devraient simplement arrêter de commettre des délits. Personne ne doit avoir peur de la justice», a commenté M. Abbas.

Après l'échec d'un projet de résolution prévoyant la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens d'ici à trois ans, le gouvernement de M. Abbas envisage de déposer une deuxième résolution après les élections israéliennes en mars. Il étudie également la possibilité de présenter une nouvelle résolution avec la Ligue arabe.

«Malheureusement, le gouvernement israélien ne croit pas en une solution de deux États, mais dans ce que nous appelons «un Etat, deux systèmes», ce qui signifie l'apartheid», a commenté le président palestinien.

«Mon message est clair : nous sommes à un moment de vérité et nous n'allons pas arrêter nos démarches pacifiques et légitimes», a dit M. Abbas.

La guerre de l'été dernier a causé la mort de près de 2200 personnes côté palestinien, des civils dans leur immense majorité, et plus de 70 côté israélien, presque tous des soldats.