Les monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont dénoncé samedi un «coup d'État» des miliciens chiites au Yémen, qui ont dissout le Parlement et mis en place un Conseil présidentiel en guise d'exécutif.

«Le coup d'État des Houthis (nom des miliciens chiites) marque une grave escalade, inacceptable et irrecevable (....) comme il expose au danger la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Yémen», souligne le CCG dans un communiqué.

Liant leur propre sécurité à celle du Yémen, les six monarchies du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ont prévenu qu'elles «prendront toutes les mesures nécessaires pour défendre leurs intérêts», sans donner de précisions.

Ces monarchies dirigées par des dynasties sunnites --dont l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole et qui partage une longue frontière avec le Yémen-- appellent le Conseil de sécurité de l'ONU à agir rapidement pour faire appliquer ses résolutions sur le Yémen et pour «mettre fin à ce coup d'État qui place le Yémen et son peuple dans une période sombre», selon le texte.

Les miliciens chiites, issus de la minorité zaïdite du nord du Yémen, ont décidé vendredi de dissoudre le Parlement et d'installer de nouvelles instances dirigeantes, des mesures perçues par leurs adversaires comme une prise du pouvoir dans ce pays pauvre de la Péninsule arabique, qui est l'un des principaux alliés des États-Unis dans la lutte antiterroriste.

Samedi, les Houthis ont nommé une commission de sécurité qui «dirigera les affaires du pays jusqu'à la mise en place du Conseil présidentiel» de cinq membres, qui sera lui chargé de former un gouvernement pour une période de transition de deux ans.

Comme un défi à l'autorité des nouveaux maîtres de Sanaa, la capitale du Yémen, un engin a explosé samedi à l'entrée sud du Palais présidentiel, qui est sous le contrôle des miliciens chiites depuis le 20 janvier, faisant deux blessés, dont un civil.