Les États-Unis sont opposés à la création par la milice chiite houthie d'un «conseil présidentiel» au Yémen, a annoncé vendredi un haut fonctionnaire américain après une réunion entre le secrétaire d'État américain John Kerry et des dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).

«Non, nous n'approuvons pas, et ils ne sont pas non plus d'accord», a expliqué le fonctionnaire aux journalistes à Munich, alors qu'on lui demandait la position de Washington sur la dissolution du parlement et la mise en place d'un «conseil présidentiel» par la milice chiite au Yémen.

Le responsable, qui ne souhaite pas être identifié, a précisé que la situation au Yémen suscitait une grande inquiétude et «un sentiment que la communauté internationale devait prendre une position plus forte» sur le sujet chez les participants à cette réunion entre M. Kerry et les dirigeants du CCG. Celle-ci avait été convoquée en marge de la conférence des experts de la Défense à Munich.

M. Kerry a demandé à ses partenaires du Golfe d'intensifier leurs contacts avec l'ensemble des forces politiques yéménites après avoir souligné  la «menace» que représentait le vide politique au Yémen pour la sécurité régionale.

Mais Washington n'a pas encore décidé de la manière dont il allait gérer les évènements «confus et évoluant rapidement» au Yémen, a concédé le responsable du Département d'État, ajoutant que des consultations allaient être menées.

Les évènements ont surpris les États-Unis, et quand les journalistes l'ont interrogé sur l'issue désirée par la Maison-Blanche, le fonctionnaire a répondu : «Nous ne savons pas encore». Les États-Unis ont «juste commencé les discussions avec, non seulement le Conseil de coopération du Golfe, mais aussi nos autres alliés et l'ONU».

Le président yéménite soutenu par les Américains, Abd Rabbo Mansour Hadi, a présenté sa démission  «et nous pensons qu'il est déterminé à le faire», a ajouté le responsable.

Washington attend de l'Arabie saoudite qu'elle joue un rôle clé dans la résolution de cette crise, du fait de l'«énorme influence» du royaume dans la région et à travers son soutien financier au Yémen.

John Kerry a rencontré pendant une heure et demie les ministres des Affaires étrangères et responsables du Bahreïn, Oman, Qatar et les Émirats Arabes Unis et le vice-ministre des Affaires étrangères d'Arabie saoudite.